A vouloir trop camoufler ses émissions de polluants, Volkswagen s'est pris une explosion de gaz toxiques en pleine tête. «Le groupe Volkswagen et ses marques traversent une période de défi», a déclaré le nouveau patron Matthias Müller, début décembre. Traduction : on en chie des ronds de chapeaux et ça va durer. Il commentait alors les chiffres de vente de novembre, en baisse de 2,4 % pour la marque. Réaction du membre du directoire Jürgen Stackmann : «Je ne crois pas que nous parviendrons à rattraper le retard dans les jours qui viennent.» Sans rire.

En cause, un logiciel truqueur glissé dans le calculateur de gestion du moteur, dont l’existence a été dévoilée au public le 18 septembre par l’agence de protection de l’environnement américaine. Ce programme permettait au véhicule de détecter automatiquement les phases de contrôle lors des homologations américaines. Il basculait en mode basse consommation d’oxydes d’azote - un mode inutilisable en condition de conduite réel - et passait les examens antipollution haut la main. VW a provisionné 6,5 milliards d’euros en vue de la tempête à venir : 11 millions de véhicules à remettre aux normes et des indemnisations qui s’annoncent en pagaille. Sauf en Allemagne, où le groupe a annoncé qu’il n’y aurait pas de remboursements. Un pari sur le patriotisme allemand ?