La caméra d'Antoine Vitkine a suivi les principaux protagonistes politiques (Hollande, Valls, Cazeneuve…) entre le 7 et le 11 janvier, puis pendant les événements du 13 Novembre et nous refait le film de ces événements, version pouvoir. Le film mêle habilement images filmées sur le moment et interviews réalisées après-coup pour essayer de saisir comment les politiques essayent de gérer ces moments critiques. Et de plonger le spectateur au cœur de la matrice : suivi de la traque dans la «war room» du ministère de l'Intérieur, discussions avec des responsables politiques pour mettre en place l'union nationale, décision de l'assaut sur l'Hyper Cacher… Pas de révélations fracassantes, mais une toile de fond passionnante sur les coulisses, les errements, les doutes, entre grands gestes politiques et petites mesquineries. On y voit comment un pouvoir cherche à ne pas perdre la main, voire à la reprendre sur des événements qui le dépassent. Cynique vous trouvez ? «On pouvait craindre que le pays se déchire», explique Patrick Kanner, ministre des Sports présent au Stade de France le 13 Novembre, pour justifier des premières mesures prises dans la nuit - on apprend au passage que l'état d'urgence découle d'une note commandée par Valls après les événements de janvier. Un exécutif ne doit jamais donner l'impression de se retrouver démuni dans ce genre de situations. Pourtant, ce documentaire montre que tout se joue sur le fil du rasoir, surtout quand la guerre entre services de police est à l'origine de fuites susceptibles de nuire gravement à l'enquête ou quand la médiatisation en temps réel des investigations entre le 7 et le 9 janvier fait vaciller toute une stratégie politique.
Dans la même rubrique
Les plus lus