Renault va devoir attendre encore un peu avant de se faire oublier. Des dirigeants du constructeur français seront auditionnés lundi par la commission indépendante mise en place par le gouvernement français à la suite du scandale Volkswagen. Ils devront s'expliquer sur des anomalies constatées lors des contrôles effectués sur plusieurs modèles : les émissions de polluants atmosphériques et de CO2 relevées dépassent nettement les limites autorisées. C'est notamment le cas, selon les Echos, d'un SUV Captur dont les rejets de dioxyde d'azote seraient plus de cinq fois supérieurs à la normale.
Que se passe-t-il ? Les modèles examinés étaient-ils vieux ou défaillants ? Les tests sont-ils fiables ? Ou le constructeur a-t-il d'une façon ou d'une autre contourné les règles, comme le sous-entendent déjà les écologistes ? «Est-ce qu'il n'y a pas tricherie ? On n'en sait rien», s'interrogeait vendredi la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts, Emmanuelle Cosse. Dans le doute, le ministère de l'Economie a envoyé, début janvier, des agents de la répression des fraudes enquêter chez Renault. La révélation de ces perquisitions, jeudi, a fait plonger le cours de Bourse de l'entreprise, qui a terminé la semaine sur une chute de 11%. Depuis que la grande escroquerie de Volkswagen a été mise à jour, les marchés sont sur les nerfs.
A la différence du camarade allemand, les tests pratiqués ont cependant établi que Renault n'avait pas installé de logiciel de fraude antipollution sur ses véhicules. C'est, en tout cas, ce que la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a affirmé jeudi. Par ailleurs, l'entreprise n'est pas la seule à être dans le collimateur de la commission. Ford et Mercedes ont obtenu des résultats douteux sur certains modèles, selon les Echos. Pour l'instant, 22 tests ont été effectués, sur 8 marques différentes (dont l'autre fabricant français, PSA). Au total, une centaine de modèles doivent être contrôlés. Ils permettront d'évaluer le niveau de respect des normes antipollution par l'industrie automobile.