Menu
Libération
Jeu de réflexion

Dans l’espace, personne ne vous entendra soupirer

L’Agence spatiale européenne a publié un jeu pour tester nos capacités à se repérer dans un espace en 3D, et améliorer son protocole de recrutement des futurs astronautes.
Direction la petite cible en vert, au fond du tunnel. (Photo DR)
publié le 18 janvier 2016 à 17h17

Un jeu pour se préparer à devenir astronaute : chouette alors ! On va simuler un décollage en fusée vue par les hublots de la capsule ? Repérer son trajet dans l’espace grâce aux étoiles environnantes ? Atterrir sur la Lune en douceur ? Réparer les fuites de son habitat gonflable après une tempête martienne ?

Mais bien sûr… Comme si ça s'amusait, un astronaute. Alors qu'en vrai, ils s'écorchent les yeux des heures durant sur un écran de contrôle pour essayer… d'amarrer… le cargo… de ravitaillement… à la station spatiale… le plus… précisément… possible… Et avec une interface informatique tout droit sortie de l'Union soviétique. C'est du moins ce que nous vendent l'Agence spatiale européenne (ESA), le Laboratoire national d'aéronautique des Pays-Bas et l'Agence suédoise de recherche pour la défense, qui ont coordonné leurs efforts pour publier un logiciel de simulation, qu'on aurait presque pu appeler un jeu s'il était amusant.

La première partie consiste à mettre à l’épreuve notre représentation de l’espace en 3D. Il faut amarrer un bloc blanc à un bloc vert, en l’emboîtant dans un sens précis, après l’avoir déplacé selon une série de commandes programmées à l’avance : gauche, gauche, droite, tourner vers la droite, en avant, en avant, en avant… Mais une fois que le programme est lancé, impossible d’en modifier une petite partie pour corriger ses erreurs. Il faudra se souvenir de l’ensemble des commandes et tout recommencer à partir de zéro. On a plutôt intérêt à bien préparer son coup, grâce aux schémas vus de haut, de face et de côté que l’on a sous la main. Le logiciel manque cruellement d’une grille de repérage pour planifier les déplacements, mais on va dire que c’est juste une difficulté supplémentaire…

Dans la deuxième partie, il faut viser une cible dans l'espace et venir la toucher, mais pas trop vite. Les résultats de ces tests seront utilisés pour l'embauche de futurs astronautes, écrit l'ESA : «Travailler et utiliser des objets dans la noirceur de l'espace est une compétence dans laquelle les astronautes doivent exceller, et c'est un critère clé que les recruteurs cherchent chez les candidats.» L'ESA améliorera son logiciel en mesurant le temps que l'on met à accomplir chaque épreuve et le nombre d'essais ratés avant d'y arriver. Si vous avez une heure devant vous et une grosse envie d'aider la science…