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Libération

Orange Les coudées franches

publié le 20 janvier 2016 à 20h01

Le PDG d'Orange la joue relax lorsqu'il évoque la perspective d'une absorption de Bouygues Telecom. On est «assez détendus», expliquait Stéphane Richard mi-janvier après avoir répété qu'il était celui qui avait le «moins besoin» d'une consolidation. Alors pourquoi la souhaite-t-il ? En 2014, le patron de l'opérateur historique déjà archidominant en France avait approché Bouygues, c'est maintenant ce dernier qui est demandeur. Pour Richard, l'enjeu est celui de la taille critique dans un marché en voie de concentration en Europe, contrôlé par une poignée de mastodontes aux Etats-Unis ou en Chine. Mettre fin à cet anachronisme relève de l'urgence, plaide-t-il, si l'on veut construire des poids lourds européens du numérique, dont Orange veut faire partie. S'il dit que les «prix resteront bas», le passage de quatre à trois acteurs présenterait l'avantage pour Orange de mettre fin à la guerre dans ce domaine. De quoi améliorer ses marges et lui donner les coudées franches pour muscler ses investissements, déjà les plus importants aujourd'hui.

Son modèle, c'est celui d'une «concurrence par les infrastructures», bien plus «viable» à trois qu'à quatre opérateurs convergents fixe-mobile en France, explique-t-il. Autrement dit une compétition sur les services et des réseaux de meilleure qualité plutôt qu'une surenchère sur les prix les plus bas, qu'il juge mortifère pour l'ensemble du secteur et qui s'est traduite par une baisse de 50 % des tarifs depuis 2012.