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Libération
Éditorial

Les meilleurs vœux du CSA à un PAF en ébullition

Olivier Schrameck, président du CSA, le 20 octobre à Paris. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 21 janvier 2016 à 19h51

Au premier rang, ils écoutent en silence, comme les sages écoliers qu'ils ne sont pas. Dans sa langue technocratique de haut fonctionnaire, le professeur parle. «Admonester est toujours un pis-aller», discourt Olivier Schrameck, qui adressait jeudi ses vœux au monde de l'audiovisuel. Le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) refuse d'être comparé à un «gendarme» et préfère être perçu comme «un régulateur, un arbitre, un conciliateur, un fédérateur». Le secteur des médias, lui, est en ébullition. Les rachats pleuvent, les alliances se nouent, les combines se préparent, mais il fait comme si l'environnement n'avait jamais été aussi pacifique. Il feint d'ignorer que les visages polis lui faisant face sont ceux de sacrés garnements, prêts à tous les mauvais coups pour distancer les camarades. Ils sont tous là, ou presque. C'est un parterre cinq-étoiles. A quoi peuvent-ils bien penser tandis qu'Olivier Schrameck fait résonner ses longues phrases dans la pièce ? Delphine Ernotte (France Télévisions) rêve-t-elle de gloire et de triomphe avec sa future chaîne d'info ? Son partenaire dans l'affaire, Mathieu Gallet (Radio France), est là pour la soutenir. Nonce Paolini (TF1), sur le départ, songe-t-il à faire un dernier gros coup ? Jean-Paul Baudecroux, le fondateur de NRJ, est à quelques mètres. On murmure qu'il est enfin vendeur… Denis Olivennes (Lagardère) cherche-t-il un repreneur pour Europe 1 ? Peut-être devrait-il en parler à Vincent Bolloré (Vivendi), qu'on n'attendait pas là, serrant la main de tous ceux qui l'approchent, désireux de voir l'animal de près. Et que fait ici, avec les gens de la télé et de la radio, Louis Dreyfus, le patron du Monde ? Tout près de lui, on aperçoit Cyril Linette (l'Equipe) et Christopher Baldelli (RTL). Mais, au fait, où est Alain Weill ? Le président de NextRadio TV (BFM, RMC…), fâché avec le CSA depuis que ce dernier a autorisé le passage de LCI en gratuit, a séché le rendez-vous. Comme Nicolas de Tavernost (M6), qui n'a pas obtenu la même faveur pour Paris Première. Schrameck en termine, invite à passer au cocktail et souhaite une bonne année à tous. Pour les médias, elle s'annonce mouvementée.