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Droit de suite

BeIn Sports avalée par Canal+ ? Réponse dans un mois

Les négociations en cours, révélées par «Libération», devraient trouver une issue «fin février ou début mars», selon une source citée par l'AFP.
L'entreprise qatarie ne fera pas sûrement pas traîner les choses. (Photo Franck Fife. AFP)
publié le 28 janvier 2016 à 16h07

Révélées hier par Libération, les négociations entre Vivendi et BeIn Sports, en vue d'un rachat de la chaîne qatarie par le groupe de Vincent Bolloré, ne devraient pas s'éterniser. Les discussions en cours, complexes et sensibles, devraient aboutir sur un accord (ou un échec) «fin février ou début mars», d'après une source proche du dossier citée par l'AFP. Avant cela, Vivendi, la maison mère de Canal+, présentera ses résultats annuels le 18 février. Cette date pourrait être l'occasion d'avoir plus d'informations sur le projet. Les investisseurs et les analystes ne manqueront pas d'interroger le patron de cette dernière sur ses intentions. Une alliance entre les deux anciens rivaux, de nature commerciale ou capitalistique, transformerait en profondeur le paysage de la télévision payante en France.

Elle pourrait être aussi le prélude d’un grand chambardement à Canal+. Si la chaîne cryptée met la main sur les nombreux droits sportifs dont dispose BeIn Sports (Ligue 1, Liga espagnole, Série A italienne, tennis, NBA, etc.), elle pourrait être tentée de redessiner son offre commerciale. D’après nos informations, elle travaille notamment à un scénario qui verrait la création de bouquets thématiques distincts, avec une offre sport d’un côté et une offre cinéma-séries de l’autre. L’idée était déjà évoquée dans une note de Natixis publiée début décembre. Vendus à un prix moins élevé (autour de 25 ou 30 euros) que l’abonnement actuel à Canal+, souvent perçu comme trop cher, ils pourraient être des canaux de recrutement importants.

Il faudra d'abord convaincre BeIn Sports. L'entreprise qatarie ne fera sûrement pas traîner les choses. La plupart des contrats de diffusion qu'elle a signés avec ses distributeurs, comme les fournisseurs d'accès à Internet (Orange, Free, etc.), arrivent à échéance en juin. Les reconduira-t-elle ? Signera-t-elle un contrat d'exclusivité avec Canal+, comme nous l'expliquions ici ? Ou ira-t-elle jusqu'à se vendre à Vivendi ? Une décision sera forcément prise avant l'été. «Toutes les options ont été évoquées, assure une source à Canal+. Aucune piste ne tient encore la corde, tout peut arriver.» Seule certitude : Bolloré veut trouver un accord avec les Qataris pour relancer son groupe de télévision à péage.