Hasard du calendrier, France 5 diffuse un documentaire en deux parties sur le garde des Sceaux. Pas la garde des Sceaux - celle qui a feuilletonné sa démission comme d'autres écrivent pour Plus belle la vie - mais plutôt sur le rôle ingrat du ministre de la Justice. «Le ministère des tragédies humaines», tel que le qualifie Pierre Méhaignerie. Parmi les anciens qui ont accepté de témoigner (Albin Chalandon, Jacques Toubon, Elisabeth Guigou, Christiane Taubira, Dominique Perben…), tous s'accordent sur la lourdeur de la charge. «Rien que le bâtiment de la place Vendôme rappelle la pérennité de l'action de justice, la hauteur de la mission dont on est chargé», explique Taubira. Tous partagent les mêmes écueils qu'ils ont pu rencontrer : le dossier des prisons impossible à résoudre, les bras de fer récurrents avec le ministère de l'Intérieur, les soupçons d'intervention de l'Etat dans les affaires judiciaires, la pression populaire… Autre clin d'œil à l'actualité, l'affrontement idéologique entre Robert Badinter et Gaston Defferre en 1982 sur la question des contrôles d'identité renforcés en pleine période d'attentats. A la fin, c'est le ministre de l'Intérieur qui avait gagné. Tout un symbole.
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