Dans les airs, le nombre d’incidents de la circulation va croissant à mesure que les drones envahissent le ciel. Qu’ils soient d’origine militaire, à usage commercial ou de loisir, ces robots à hélices prennent tellement leurs aises que les pilotes d’avion les croisent partout.

Un rapport du Centre d'étude des drones à l'université américaine de Bard, publié il y a deux mois, a compté entre décembre 2013 et septembre 2015 pas moins de 921 incidents. Soit des drones passant assez près des avions pour que les pilotes les repèrent, soit carrément des «rencontres rapprochées» où la distance de croisement était si étroite qu'il y avait, selon la définition de l'Administration fédérale de l'aviation, danger de collision. D'ailleurs, 28 cas ont été si tendus que les pilotes ont dû faire des manœuvres pour empêcher l'accident. Que fichaient ces joujoux sur le chemin d'avions de ligne ? Les couloirs aériens sont bien sûr interdits aux drones américains, mais on continue d'en observer régulièrement près des aéroports, à basse altitude. La situation commence à préoccuper l'Association internationale du transport aérien (Iata), qui a qualifié lundi l'essor des drones de «menace réelle et croissante» pour la sécurité des avions de ligne. Aujourd'hui, seuls 63 pays sur les 191 Etats membres de l'Organisation civile de l'aviation internationale (OACI) ont réglementé la circulation des drones, et 9 autres sont en train de mettre à jour leur code de la route aérien, a rappelé Rob Eagles. Il y a, selon lui, «urgence» à harmoniser les textes au niveau international. Le directeur général de l'Iata, Tony Tyler, s'est dit «aussi excité […] à l'idée de [se] faire livrer des pizzas par drone, mais nous ne pouvons pas les laisser devenir un obstacle à la sécurité de l'aviation commerciale». Outre le respect des zones interdites de vol, Tyler veut s'assurer que les fréquences d'ondes radio utilisées pour piloter les drones ne se confondent pas avec celles du contrôle aérien.