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Libération
Analyse

TF1 ou la fin de l’hégémonie cathodique

Gilles Pelisson, alors patron du groupe Accord, en février 2010. (Photo Eric Piermont. AFP)
Publié le 18/02/2016 à 20h21

TF1 se réveille ce matin avec un nouveau patron. Nonce Paolini parti, c’est Gilles Pélisson qui arrive à la tête du mastodonte télévisuel.

La tâche de l’ancien PDG d’Accor, 58 ans, sera ardue. Les résultats financiers de l’entreprise, publiés jeudi, l’ont rappelé : le chiffre d’affaires, autour de 2 milliards d’euros en 2015, continue de baisser. En même temps, l’audience, grignotée de toutes parts par une armée de rivaux, décline. Elle est tombée à 21,4 % l’an dernier, contre 27,2 % en 2008, lorsque Paolini a pris les rênes de la maison Bouygues. Le Corse n’a pas tort de rappeler que, si l’on compte les trois chaînes (TMC, NT1, HD1) ajoutées sous son règne, on arrive à un score supérieur : 27,7 %. Il n’empêche. Ce n’est pas la même chose de faire cette audience avec une seule antenne ultrapuissante ou quatre atomisées. A observer la courbe descendante des revenus, il semble en tout cas que les annonceurs publicitaires ne se soient pas laissés berner.

La vérité est que TF1 n’a jamais paru aussi fragile. Il faut reconnaître le mérite à Paolini d’avoir gardé le bateau à flots malgré les vents contraires. Grâce à un plan d’économies drastique, il a réussi à accroître la rentabilité du groupe. Il s’en va sur un succès : le passage de LCI sur la TNT gratuite. La chaîne d’info, qui a signé mercredi sa convention avec le CSA, sera bientôt accessible à tout le monde. Il appartient désormais à Pélisson de la rentabiliser dans un paysage ultraconcurrentiel, comme il lui faudra maintenir la position de leader du groupe. C’est loin d’être gagné. Il dispose néanmoins d’un bel atout pour y arriver : 700 millions d’euros de trésorerie dans les caisses. Cadeau du prédécesseur.