Les «idle games», c'est pas bien compliqué. On clique sur un truc pour gagner de la monnaie d'échange (qui peut être un cookie ou ce qu'on veut), qu'on dépense pour acquérir des structures qui vont générer automatiquement de la monnaie pour pouvoir acheter des bâtiments qui vont permettre de gagner encore plus. Youpi ! C'est hypnotique, inutile au possible. Une perte de temps d'une pureté quasi parfaite. On en a même fait une sélection, il y a quelque temps, qui est toujours d'actualité.
Et puis il y a eu Realm Grinder. Comment repérer une bonne sortie parmi les idle games ? Ce n'est pas bien compliqué, il suffit de regarder le jeu le plus joué sur une plateforme comme Kongregate. Par leur aspect particulièrement chronophage, les idle games ont une légère tendance à truster les premières places. Et si un d'entre eux se démarque, il risque bien d'être inamovible plusieurs semaines durant. C'est comme ça qu'un jour, on a cliqué. Et comme d'habitude, on n'aurait pas dû.
Realm Grinder reprend donc les bases théoriques de ce genre qui se joue tout seul, mais on se rend assez vite compte que ce n’est là qu’une façade. On commence donc par accumuler des pièces en cliquant sur un trésor, on achète des fermes, des tavernes et des forges pour en produire un peu plus, avant de choisir un alignement (Good ou Evil) et une faction (elfes, anges, démons, gobelins, etc.), et on achète d’autres bâtiments pour produire plus de pièces. Et puis on «abdique» pour repartir de plus belle avec des gemmes qui multiplient les gains dans la partie suivante. Terrain connu.
Sauf qu'il y a un bouton étrange, «reincarnate», qui ne se débloque qu'avec une somme stratosphérique de 1 Oc, ce qui correspond à 10 puissance 27. Ce qui fait beaucoup. On se dit que le chemin va être long avant de débloquer les quelques améliorations qui semblent liées au fait de se réincarner. Et puis, sur le chemin, on découvre de nouvelles factions, des trophées secrets qui débloquent des pouvoirs spéciaux, de nouvelles fonctionnalités, comme «excavate», et on se dit que finalement, Realm Grinder n'est peut-être pas tout à fait un idle game.
En fait, Realm Grinder est simplement un jeu d'améliorations et d'optimisations d'une profondeur terrifiante. Il suffit pour s'en convaincre de se balader sur les wikis et autres forums de discussion consacrés au sujet (avancer dans le jeu sans eux est quasi impossible). On y parle de la façon d'aborder la 16e réincarnation, de la meilleure combinaison de mercenaires en fonction de l'alignement ou encore de l'intérêt comparé des druides et des titans.
Du coup, est-ce que tout ça rend Realm Grinder vraiment d'un intérêt digne de tout le temps qu'il tend à engloutir ? Absolument pas. Le problème, c'est que lorsqu'on s'en rend compte, il est trop tard.
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