Le cours de Bourse de Gameloft est en feu. Peu après 14 heures ce mardi, le titre de l'éditeur français de jeux mobiles gagnait près de 9 %, aux alentours de 7,40 euros. Cette progression brutale suit le relèvement de l'offre publique de rachat (OPA) de l'entreprise formulée par Vivendi le 18 février. Le conglomérat présidé par Vincent Bolloré a annoncé lundi soir qu'il était prêt à payer chaque action de l'entreprise 7,20 euros, et non plus 6 euros. Soit une amélioration de l'OPA de 20 %.
Visiblement, le petit bonus sur Gameloft, qui valorise l’entreprise à 612 millions d’euros, fait plaisir aux investisseurs et aux marchés. Ils avaient été déçus par la première proposition de Bolloré, trop pingre à leur goût. Mais, à suivre le cours du titre ce mardi, qui continue à s’échanger au-delà de 7,20 euros, ils en veulent encore plus et s’attendent à ce que Vivendi augmente encore son OPA dans les jours à venir. Le groupe, qui détient 30 % de l’éditeur, ira-t-il plus loin ? Sa deuxième proposition offre une prime boursière de 80 % par rapport au 14 octobre, avant que Vivendi annonce son entrée dans Gameloft. A cette date, l’action de la boîte fondée par les frères Guillemot cotait 3,99 euros.
«Contraire à l’intérêt des actionnaires, des salariés et des clients»
La famille Guillemot, qui possède 28 % des droits de vote au sein de Gameloft, est hostile à un rachat par Bolloré. Le conseil d'administration de la société, réuni le 26 février a jugé «à l'unanimité» qu'une telle opération serait «contraire à l'intérêt de Gameloft, de ses actionnaires, de ses salariés et de ses clients». Outre «l'absence de rationnel industriel de ce projet de rapprochement», il constate «l'insuffisance des termes financiers de l'offre». La réaction des marchés semble leur donner raison.
En parallèle, Vivendi s'est encore renforcé chez le grand frère de Gameloft, Ubisoft, éditeur également fondé et dirigé par la famille Guillemot. Il possède désormais plus de 15 % du capital. Le titre d'Ubisoft était lui aussi en forte progression ce mardi, faisant passer la capitalisation boursière de l'entreprise au-dessus des 3 milliards d'euros.