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Libération

Grande-Synthe : un nouveau camp de migrants «aux normes»

publié le 7 mars 2016 à 21h41

Les gens débarquent en bus, en famille, depuis le camp boueux du Basroch, à moins de 2 kilomètres. Le camp de la Linière, sur le site d'une ancienne coopérative de transformation du lin à Grande-Synthe, près de Dunkerque (Nord), a ouvert lundi matin sous l'œil des caméras. Des cabanes en sapin, du gravier au sol, loin de l'océan de boue glacée du Basroch. Quelque 400 exilés kurdes et iraniens avaient déménagé à 17 heures, sur les 1 200 à 1 500 personnes que compte le camp, selon Médecins sans frontières. «On nous a dit "venez ici, vous serez mieux installé. On a des cabanes chauffées, des douches. C'est mieux que la jungle"», raconte Behrouz (le prénom a été modifié), un photographe et documentariste iranien.

La journée a été marquée par une bisbille entre le préfet, Jean-François Cordet, et le maire, Damien Carême (EE-LV). Le premier reprochant au second de n'avoir pas réuni la commission locale de sécurité (qui compte des représentants de la municipalité, les sapeurs-pompiers et la police locale de sécurité), il a fait bloquer les bus. Au grand agacement du maire, qui a finalement réuni la commission. Contre celui de la police et des pompiers, Damien Carême a rendu un avis favorable. «Comment pouvais-je laisser perdurer le camp du Basroch ?» Créé en 2006, les conditions de vie dans ce camp, tenu par des passeurs kurdes, étaient terribles.

Le camp de la Linière, lui, est aux normes internationales, selon la mairie de Grande-Synthe, qui a mandaté MSF pour le mettre en place. Il est géré par Utopia 56, une association bretonne habituée à gérer des festivals, comme les Vieilles Charrues. Pour mettre sur pied le campement, MSF a investi 2,7 millions d’euros et la mairie et la communauté urbaine de Dunkerque 500 000 euros. Les frais de fonctionnement sont estimés à 2,5 millions par an.