Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a recommandé dimanche un contrôle médical renforcé sur les pilotes et la rupture du secret médical en cas de problèmes psychologiques afin d’éviter que ne se reproduise le scénario du crash volontaire de Germanwings, qui a fait 150 morts, dont les six membres de l’équipage, il y a un an.
Le rapport définitif des experts français du BEA confirme que le 24 mars 2015, le copilote allemand de 28 ans Andreas Lubitz, qui souffrait de problèmes psychiques, a délibérément précipité l'avion au sol dans le sud des Alpes françaises. «Des règles plus claires doivent être exigées pour savoir quand il est nécessaire de rompre le secret médical», a déclaré Arnaud Desjardins, en charge de l'enquête du BEA. «Plusieurs médecins privés avaient l'information [indiquant qu'Andreas Lubitz] était malade» et «cette information n'est pas parvenue aux autorités aéronautiques ni à Germanwings», a-t-il ajouté.
Le copilote du vol GWI18G Barcelone-Düsseldorf de la filiale low-cost de Lufthansa avait profité de l'absence du pilote dans la cabine pour engager la descente de l'Airbus, qui s'était écrasé au bout de dix minutes. Le BEA émet ainsi des recommandations de sécurité «pour effectuer une analyse régulière des incapacités de vol, en particulier pour des problèmes psychologiques ou psychiatriques» des pilotes.
En revanche, le BEA ne recommande pas de modifications du système en vigueur depuis le 11 Septembre, qui prévoit qu’une fois verrouillée depuis la cabine, la porte du cockpit ne peut être ouverte de l’extérieur.
Le BEA ne mentionne pas non plus la présence obligatoire d’une seconde personne en permanence dans le cockpit, préconisation de l’Agence européenne de sécurité aérienne. Très largement appliquée par les compagnies européennes à titre volontaire depuis le crash, cette mesure ne fait pas l’unanimité.