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Libération

Vincent Bolloré menace de couper Canal +

Publié le 21/04/2016 à 20h21

A l'assemblée générale des actionnaires de Vivendi, maison-mère de Canal +, on s'ennuyait ce jeudi, jusqu'à ce qu'une petite dame en pull rose prenne la parole. Elle tenait à dire merci à Vincent Bolloré pour «l'assainissement de Canal +, dont la partie en clair était devenue une succursale du Parti socialiste» avec, selon elle, Jean-Michel Aphatie comme premier agent infiltré.

Le patron de Vivendi, régulièrement accusé de vouloir mettre au pas la chaîne cryptée et soupçonné d'avoir un agenda politique caché, a grimacé. Et est vite passé à autre chose. Il a préféré dire que «tout le groupe Vivendi va bien», malgré deux points négatifs : les chaînes Canal +, en déficit depuis quatre ans en France, et la chaîne d'info iTélé, qui a perdu 20 millions d'euros l'an dernier. L'objectif ? Faire de Vivendi un groupe mondial de médias et de divertissement en s'appuyant sur sa base «latine» (France, Italie, Espagne) et l'Afrique. Pour y arriver, a prévenu le boss, il va falloir restructurer le premier actif de la compagnie, Canal +. «Certains ont cru que j'étais la cause des pertes. En fait, je suis la conséquence des pertes et peut-être la solution.»

A l'entendre, la solution passe par l'accord de distribution avec BeIn Sports, examiné par l'Autorité de la concurrence, par plus de programmes originaux et un serrage de boulons dans une maison habituée à vivre grassement. «Vivendi ne pourra pas éternellement apporter de l'argent à Canal», a dramatisé Vincent Bolloré, ajoutant que si cela ne changeait pas, «on pourrait tout à fait imaginer d'arrêter les chaînes Canal + en France». Et paf.