Le groupe français DCNS a remporté ce mardi face à ses concurrents allemand et japonais un contrat estimé à 34 milliards d’euros en vue de la construction de la prochaine génération de sous-marins australiens. Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull l'a annoncé lors d’une conférence de presse, après en avoir informé le président français François Hollande.
La recommandation du panel chargé d'étudier les offres était «sans équivoque», a déclaré le chef du gouvernement australien. «L'offre française présentait les meilleures capacités pour répondre aux besoins uniques de l'Australie.»
Ce contrat à 50 milliards de dollars australiens (34,5 milliards d’euros) est la plus importante commande militaire passée par l’Australie. Il porte sur 12 sous-marins océaniques qui devront remplacer les sous-marins actuels de la classe Collins fonctionnant au diesel et à l’électricité.
«La France est reconnaissante de la confiance que lui témoigne l'Australie et fière de l'excellence technologique dont ses entreprises ont su faire preuve dans cette compétition de haut niveau», a déclaré l'Elysée dans un communiqué.
«La France qui gagne»
«Magnifique succès pour DCNS et notre industrie; fierté pour nos ingénieurs, techniciens et ouvriers», a réagi le Premier ministre Manuel Valls. «Coup de chapeau au partenariat franco-australien. La France qui avance, la France qui gagne».
Contrat des sous-marins australiens: coup de chapeau au partenariat franco-australien. La France qui avance, la France qui gagne. 2/2
— Manuel Valls (@manuelvalls) April 26, 2016
Le spécialiste français du naval de défense détenu par l’Etat et Thalès était en concurrence avec l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems (TKMS) et un consortium emmené par Mitsubishi Heavy Industries et soutenu par le gouvernement japonais. DCNS proposait une version à propulsion classique de son Barracuda, quand ThyssenKrupp défendait Type 216 et le Japon le Soryu.
Le processus d’appel d’offres a été politiquement sensible en Australie, avec en toile de fond les craintes pour l’avenir de l’industrie navale australienne. Canberra cherchait à obtenir des assurances qu’une grande partie du processus de fabrication serait réalisée en Australie de façon à maximiser la participation et l’emploi de l’industrie australienne.
«Ce nouveau succès sera créateur d'emplois et de développement en France comme en Australie», a assuré de son côté l'Elysée. «Le choix par l'Australie de la France et de DCNS comme partenaires pour la construction de 12 sous-marins est historique», a encore affirmé la présidence française. «Il marque une avancée décisive dans le partenariat stratégique entre les deux pays, qui vont coopérer durant 50 années sur l'élément majeur de souveraineté que représente la capacité sous-marine.»
L’entrée en service des nouveaux sous-marins est prévue en 2027.