Pour Pierre Radanne, fondateur du bureau d’études Facteur 4, la désignation de la Mexicaine Patricia Espinosa à la tête de la Convention-cadre de l’ONU sur les changements climatiques (CCNUCC) permettra de faciliter le dialogue Nord-Sud pour que l’accord de Paris soit respecté.
Le choix de Patricia Espinosa est-il une bonne nouvelle pour les négociations climatiques ?
Elle a été une exceptionnelle et remarquable présidente de la COP 16 de Cancún en 2010. Il faut se souvenir du contexte de l’époque. A Copenhague, en 2009, la COP 15 s’était soldée par un fiasco. L’année suivante, on a donc eu une présidence mexicaine d’une excellente qualité, la meilleure avant la présidence française de l’an dernier.
C’est-à-dire ?
La présidence mexicaine de la COP 16, sous la houlette de Patricia Espinosa, a réussi à inclure l’ensemble des pays. Le Mexique est lié à toute l’Amérique latine et, en même temps, assez proche des Etats-Unis. Cette nomination ne vient pas de nulle part : c’est une personne et un pays qui jouent un rôle clé dans les négociations climat, qui sont crédibles. Il faut la vivre comme quelque chose de positif.
Quelle sera la tâche de Patricia Espinosa ?
La période qui s’ouvre est complexe. Pour Patricia Espinosa, il ne va plus falloir s’occuper de négociation politique, par contre il faudra régler des petits détails, là où se cache le diable. La négociation va devenir invisible, difficile à expliquer médiatiquement. Il va falloir se battre bec et ongles pour que cet accord de Paris ne se vide pas de sa substance. Il s’agira aussi de mettre en mouvement l’ensemble de la société. Sans quoi cette négociation internationale sur le climat ne peut pas réussir. Chacun de nous doit s’impliquer. Le plus important est devant nous, pas derrière.
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