C'est la hausse du prix au kilo de la vanille à Madagascar, passant de 60 dollars en 2014 à 220 dollars actuellement. Les experts mettent en cause une récolte décevante dans l'île africaine, premier producteur mondial (80 % de la production), mais aussi la spéculation et le blanchiment d'argent. La vanille est devenue tellement chère que, dans certains supermarchés de la capitale, Antananarivo, les gousses ne se trouvent pas au rayon épices, mais près des caisses pour dissuader les voleurs. «Les opérateurs sont extrêmement spéculateurs», constate Emmanuel Née, directeur du département ingrédients chez Touton, négociant français notamment en vanille, qui dénonce un marché «irrationnel». En raison de la flambée des prix, plusieurs acheteurs à l'étranger ont dû annuler ou réduire leur commande, alors que la moitié de la vanille malgache est exportée vers l'Europe et un tiers vers les Etats-Unis. Des industriels dans l'agroalimentaire se posent aussi la question de recourir davantage à la vanille de synthèse, moins chère, dans leurs produits, affirme Emmanuel Née. D'autant que la qualité de l'épice s'est dégradée ces dernières années : des producteurs cueillent la vanille alors qu'elle n'est pas encore arrivée à maturité pour profiter de la hausse des prix, mais aussi prévenir tout vol dans leur plantation.
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