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Libération
Abattoirs

Stéphane Le Foll au rapport

32 millions d’animaux sont transformés chaque année en viande. Et pas toujours proprement… Mercredi, la commission d’enquête parlementaire créée à la suite de ces scandales entendra Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, le 30 mars 2016 à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 16 mai 2016 à 20h01

Alès (Gard), octobre 2015. Le Vigan (Gard), février 2016. Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), mars 2016. Trois abattoirs, trois vidéos, trois scandales. A chaque fois, les images tournées en caméra cachée puis diffusées par l'association L214 (lire page 6) ont provoqué la même indignation, jusqu'à aboutir, le 22 mars, à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie. Sa mission : comprendre ce qui a dysfonctionné dans les abattoirs incriminés, et trouver les solutions pour y remédier. Depuis, les auditions s'enchaînent, convoquant tour à tour des militants de la protection animale et des «professionnels de la viande», des maires et des directeurs d'abattoir, des experts et des fonctionnaires… Mercredi, ce sera à Stéphane Le Foll de se présenter devant les parlementaires. Le ministre de l'Agriculture viendra notamment présenter les résultats des «inspections spécifiques sur la protection animale» réalisées à sa demande, tout au long du mois d'avril, dans les 263 abattoirs de boucherie de France. Un compte rendu qu'Olivier Falorni, député de Charente-Maritime et président de la commission d'enquête, attend avec impatience : «Les abattoirs comptent parmi les lieux les plus fermés de notre pays. Il semble plus facile de visiter un sous-marin nucléaire…» Le député l'a éprouvé sur le terrain, la semaine dernière, à 4 h 30 du matin, près de Maubeuge (Nord), lors d'une visite inopinée dans un abattoir du groupe Bigard. «De telles visites sont prévues dans le cadre de notre enquête parlementaire, explique le député. Or, quand nous sommes arrivés accompagnés de journalistes, de caméras et de micros, ce fut la panique à bord… Le directeur nous a d'abord refusé l'entrée, et j'ai dû lui faire comprendre qu'il n'avait pas vraiment le choix. Le travail de notre commission bouscule les habitudes, c'est clair.»