Orange reste l'opérateur mobile le plus performant, Bouygues et SFR se valent et Free reste à la traîne. C'est, résumé, le résultat de l'enquête annuelle de l'Autorité de régulation des télécommunications électroniques et des postes (l'Arcep) sur la qualité des quatre réseaux mobiles hexagonaux, qui vient d'être rendue publique. Au total, l'autorité a effectué en début d'année 600 000 mesures sur tout le territoire, dans les grandes villes comme dans les campagnes, à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments, dans les transports (TGV, RER et métros, autoroutes, etc.), afin d'y tester la 2G, 3G et la 4G. Une étude plus précise que les années précédentes, pointe l'Arcep, «et donc plus pertinente». Le rapport fait état d'une amélioration globale du débit internet et de la couverture 4G (qui a augmenté en un an pour chaque d'environ 40 000 km2) mais les zones rurales sont toujours très désavantagées, ce dont s'inquiète l'Arcep dans son souci de diminuer la fracture numérique.
Bouygues des villes et SFR des champs
En zone dense, intermédiaire ou rurale, les résultats d'Orange dépassent ceux de ses concurrents, dans une hiérarchie qui reste inchangée depuis trois ans. La couverture du territoire en 4G d'Orange ne représente encore que 35 % mais est en nette progression. L'opérateur affiche de meilleurs résultats que SFR, Bouygues et Free, qui obtiennent des résultats «sensiblement moins bons sur un grand nombre d'indicateurs», indique l'Arcep.
Les performances de Bouygues Telecom et SFR varient selon les usages considérés, mais également en fonction des zones d’habitation. L’opérateur créé par Martin Bouygues l’emporte sur SFR dans les zones denses (agglomérations de plus de 400 000 habitants), grâce à la priorité mise sur la 4G depuis trois ans. SFR est en revanche meilleur dans les zones de campagne, où il dispose d’un meilleur maillage d’antennes.
Appels, SMS, navigation Web, lecture de vidéos sur autoroutes, en train ou dans le métro parisien, Orange est le champion toutes catégories confondues. Seule exception : SFR est meilleur pour les appels dans le métro parisien (74 % de succès pour des appels maintenus deux minutes contre 70 % pour Orange). Free est à la traîne, surtout en zone rurale pour la lecture des vidéos, la navigation Web sur autoroutes et dans les trains.
Persistance des «zones blanches»
La publication de ces enquêtes et la publicité qui en est faite doivent permettre, selon l'Arcep, de mettre la pression sur les opérateurs. Il s'agit de les inciter à investir et à améliorer la qualité et la couverture de leur réseau, notamment dans les «zones blanches» où le mobile ne passe toujours pas. Les opérateurs sont en effet tenus par des obligations de couverture dans les zones peu denses et le long des grands axes de transport. Le président de l'Arcep a fait de cette «régulation par la data» un élément clé de sa stratégie, persuadé que la mise à disposition d'une information claire, précise et impartiale «favorise le jeu de la concurrence par la qualité des services».