D'après le communiqué annonçant, mardi, son bilan financier du premier semestre, l'opérateur, détenu par le groupe Altice de Patrick Drahi (également propriétaire de Libération), est loin d'avoir tout cassé depuis le début de l'année. Le chiffre d'affaires (5,3 milliards d'euros) perd 4,1 %. L'Ebitda (1,8 milliard d'euros), qui mesure la rentabilité de la boîte et est plus observé dans le secteur que le résultat net (84 millions d'euros de déficit), plonge de 7,6 %. Quant à la marge, elle tombe d'un point, à 35 %. Enfin, l'entreprise a perdu 861 000 abonnés dans le mobile et 167 000 dans le fixe.
Néanmoins, le titre de SFR, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur depuis un an, bondissait de près de 10%, mardi, à la clôture de la Bourse. Rassurés par l’annonce de la suppression de 5 000 postes dans l’entreprise (un plan qui va permettre à la société d’économiser 400 millions d’euros par an à partir de 2018), les marchés semblent paradoxalement requinqués par ces résultats mitigés. Les investisseurs apprécient sans doute que l’opérateur parvienne encore à faire grimper ses prix. Au deuxième trimestre 2016, le revenu moyen par abonné a progressé dans le fixe (40,8 euros) et dans le mobile (22,3 euros). En clair, SFR a moins de clients mais chacun d’entre eux rapporte plus d’argent. L’autre point positif des résultats est l’augmentation des investissements (un milliard d’euros), qui ont crû de 23 %. SFR semble avoir compris qu’il avait intérêt à mettre de l’argent dans les réseaux pour conserver ses abonnés. Le 13 août, l’opérateur lance SFR Sport 1, dédiée à la diffusion de la Premier League, et clé de sa stratégie visant à recruter de nouveaux abonnés à des prix plus élevés. De quoi gagner sur tous les tableaux et mettre fin à la décroissance générale.