Pas d'accord sur le prix du lait. Après onze heures de négociations qui se sont prolongées jusqu'au milieu de la nuit à la Maison du lait à Paris, en présence d'un médiateur, le groupe Lactalis et les organisations de producteurs ne sont pas parvenus à s'entendre. «Nous n'avons pas pu accepter la dernière proposition du médiateur, qui était de 280 euros les 1 000 litres pour les derniers mois de l'année», a indiqué Florent Renaudier, président de la section laitière de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Mayenne. Manifestement éprouvé par les discussions, celui-ci a mis en doute la volonté d'aboutir de Lactalis : «Je ne suis pas sûr qu'ils aient pris conscience de ce qu'on vit aujourd'hui», a-t-il dit. Sa fédération a tweeté : «Ne vous faites pas avoir. Ce n'est que de la com. Lactalis est un pro de la com.»
Le géant des produits laitiers a en effet pondu un communiqué fustigeant «l'irresponsabilité de la FNSEA» et annonçant qu'il allait augmenter le prix du lait de 15 euros pour 1 000 litres à partir du 1er septembre, ce qui le porterait à 272 euros contre à peine 257 euros actuellement. Pour Franck Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan, «le prix doit être au-dessus de 300 euros pour la fin de l'année».
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a appelé les parties prenantes à «reprendre au plus vite les négociations», soulignant que le prix payé par Lactalis ne pouvait «demeurer le plus faible du marché». Vendredi, une quarantaine de tracteurs continuaient de bloquer l'accès au siège de l'industriel à Laval.