Alstom et la SNCF ont dévoilé mercredi le «TGV du futur», qui entrera en gare en 2022. Pour concevoir les nouvelles rames qui remplaceront en priorité celles entrées en service dans les années 80 sur les premières lignes à grande vitesse Sud-Est et Atlantique, aujourd'hui hors d'âge, les deux partenaires ont monté une équipe pluridisciplinaire de 20 experts : designers, ingénieurs, pros du marketing et de «l'expérience client», spécialistes du «digital»… Objectif : inventer en dix-huit mois «le TGV de cinquième génération» qui devra être moins coûteux, plus confortable, hyper-connecté et surtout «modulaire et évolutif»… Si la SNCF doit renouveler ses TGV en fin de vie, Alstom a grand besoin de ce contrat pour maintenir à niveau sa charge de travail et son savoir-faire technologique en France : 4 000 emplois seront générés par ce grand projet ferroviaire, dont 1 500 chez Alstom.
1- 20 % (moins cher)
C'est la grande priorité de la SNCF, qui a fait de la chasse aux coûts un mantra pour rester compétitive face aux compagnies aériennes low-cost. «Il faudra que le nouveau TGV soit 20 % moins coûteux à l'achat comme en exploitation et ce à isovitesse [ndlr: 300 à 320 km/h en pointe]», souligne Pascal Desaunay, directeur du programme à la SNCF. La dernière génération revenant à environ 30 millions d'euros la rame, cela veut dire que le futur TGV devra coûter moins de 25 millions d'euros prix catalogue. Comment faire sans affecter la fiabilité et la sûreté ? En s'inspirant notamment d'une plateforme existante développée par Alstom. Mais pour le reste, de la motrice aux wagons articulés, des fauteuils aux toilettes, «il va falloir tout réinventer» en s'inspirant des méthodes «d'innovation frugale», assure Rachel Picard, de la SNCF.
2- 25 % (plus économe)
Le meilleur moyen de faire baisser les coûts d’exploitation d’un TGV, c’est qu’il consomme un quart d’électricité en moins. L’AGV, le train à grande vitesse vendu il y a quelques années à l’Italie par Alstom, était déjà 15 % plus économe en énergie que les générations précédentes de TGV grâce à ses moteurs à aimant permanents, un allégement de 70 tonnes et un système de récupération de l’énergie au freinage. Les ingénieurs vont sans doute pousser un peu plus loin leurs recherches dans cette voie.
3- 40 % (de passagers en plus)
Les TGV actuels embarquent 500 passagers. La prochaine génération devra pouvoir en transporter plus de 700. Le TGV de l’an 2022 risque fort d’être un duplex et… sans voiture bar, guère rentable. Photo Alstom. Design Styling