Chaînes traditionnelles ou chaînes d’info en continu, il y a peu de télés qui n’aient pas décidé de miser sur la politique pour cette rentrée alors que se profilent les primaires puis l’élection présidentielle. Surtout que dans le même temps, les réseaux sociaux comme Facebook Live sont devenus un outil incontournable dans la communication politique.
Dans ce magma permanent, le grand rendez-vous politique en prime time sur une grande chaîne n’a plus rien de la grand-messe incontournable où pouvaient se jouer des carrières et se négocier des tournants. Ce rendez-vous louche désomais vers le show et se déverse avec le reste dans un grand flux ininterrompu de petites phrases préparées et répétées à l’envi sur tous les canaux, dans des formats le plus souvent déjà éprouvés. Aujourd’hui, l’objectif est avant tout d’occuper le terrain, d’être partout, les réseaux sociaux et la multiplication des chaînes d’info ayant permis ce don d’ubiquité.
Le moment politique fort qui restera gravé dans les mémoires relève désormais de l’accident. On attend d’abord d’un Sarkozy une punchline qui fera le buzz durant vingt-quatre heures vu que l’on sait déjà à quoi il pense en se rasant. Sarkozy, exemple parfait de ce neuf qu’on essaye de faire avec du vieux. Tout se joue sur la mise en scène, les journalistes télé faisant désormais partie prenante du dispositif.
Ce n’est pas tout à fait innocent si les passages dans les émissions de divertissement comme celle de Laurent Ruquier sont les plus courus, les plus craints, et les plus attendus. Mais elles ont aussi une vertu : elles laissent le temps au débat. Dans ce trop-plein qui nous guette, le risque, c’est que la communication soit partout et la politique nulle part.