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Métro Grand Paris Express : on sort les pelleteuses

Alors que toutes les enquêtes publiques sur les quatre nouvelles lignes de métro sont achevées, les travaux de ce chantier de quinze ans et 25 milliards d'euros commencent.
François Hollande lors de l'inauguration de l'exposition «Les passagers du Grand Paris Express», le 12 juin 2015. (Photo AFP. Alain Jocard)
publié le 15 septembre 2016 à 20h07

Cette fois, c'est parti. Le chantier des 200 kilomètres du Grand Paris Express est lancé pour de bon. Dans les bureaux d'études, les cabinets d'ingénierie et d'architectes, 1600 personnes sont au travail pour commencer à creuser les tunnels, construire les gares et les centres de maintenance des quatre lignes de ce nouveau réseau. De façon un peu militaire, le préfet d'Ile-de-France Jean-François Carenco assurait la semaine dernière que le calendrier était «nominal». En français : dans les temps.

Côté administratif, toutes les enquêtes publiques ont été terminées. Philippe Yvin, le président du directoire de la Société du Grand Paris (SGP), s’est félicité ce jeudi d’avoir déjà récolté six avis favorables à l’issue de ces procédures, pour les lignes 14, 15 Sud, 16, 17 et 18. Celui de la 15 Est sera rendu dans les jours qui viennent.

Tout au long de la ligne 15 Sud, entre le Pont de Sèvres (Hauts-de-Seine) et Noisy-Champs (Val-de-Marne), les pelleteuses commencent à sortir. «En juin 2017, 14 des 16 gares de la ligne seront en chantier», a annoncé Philippe Yvin. 3,5 milliards d'euros de marchés publics auront été passés à la mi-2017. La ligne doit être mise service en 2022. La totalité du réseau coûtera 25 milliards.

Appel à talents

L'aventure commence, et les ennuis aussi. Prenant les devants sur les 43 millions de tonnes de déblais qui s'annoncent, la SGP avait déjà fait savoir qu'elle attendait des professionnels des solutions créatives de tri et d'analyse des sols, de recyclage et de stockage, avec traçabilité des déchets et surveillance indépendante du processus. «Nous avons fait appel à l'écosystème de l'innovation sur ce thème et cela bouge», s'est félicité Yvin. Un appel à projets innovants sur ce sujet sera lancé dans les semaines à venir. La SGP compte aussi mesurer par satellite les mouvements de sols générés par les travaux. Cela en temps réel et, ce qui est une première, sur 300 chantiers à la fois.

Autre difficulté probable, et devancée autant que possible : les nuisances pour les riverains. Outre l'information et la concertation qu'elle assurera, la SGP a fait phosphorer les jeunes lauréats d'un appel à talents. L'une de ces équipes a mis au point des «villages du Grand Paris», commerces éphémères en conteneurs, dont certains munis d'une terrasse avec vue sur le chantier. Autre innovation: une application informant les voisins de la date des travaux les plus bruyants, des jours où les camions se succèdent…

Interrogé sur le futur matériel roulant de ce métro, alors qu'Alstom veut fermer son site de Belfort faute de commandes, Philippe Yvin a confirmé qu'un appel d'offres était en cours, «sur 950 voitures pour les lignes 15, 16 et 17», procédure qui sera bouclée mi-2017. Mais du vainqueur, il n'a évidemment rien dit.