Avec à peine plus de 13 millions d’unités vendues depuis sa sortie en novembre 2012, la Wii U restera comme le plus gros échec commercial pour Nintendo. Pas étonnant que la première console de salon de la 8e génération (initiée un an plus tôt par la 3DS du même Nintendo) ait vu sa durée de vie bien raccourcie. Elle raccrochera donc après un peu plus de quatre ans d’existence en mars 2017 et sera remplacée par celle qu’on a longtemps appelée de son nom de code, dévoilé dès mars 2015 : la NX. L’attente des fans (très nombreux, quand on parle de l’éditeur à l’origine de Mario et Zelda) fut longue, mais on en sait plus depuis 16 heures ce jeudi où une vidéo de trois minutes a été mise en ligne dévoilant les premiers aspects de la «Switch».
La première information, c'est la confirmation de la caractéristique principale qui avait déjà fuité : elle est à la fois nomade et prévue pour la télévision. Une stratégie à contre-courant du reste de l'industrie, mais on est habitué avec Nintendo qui, depuis le couple DS/Wii en 2005/2006 a décidé de ne plus suivre ses concurrents Sony et Microsoft dans la course à la puissance. Nintendo tape donc à côté, espérant à chaque fois faire bouger les lignes du jeu vidéo.
Dans les faits, la Switch se présente comme un écran qu'on loge dans un dock branché à la télévision. On y joue avec un pad comme pour une console classique. Mais si on veut bouger, il suffit de récupérer les deux extrémités du pad et de les fixer à l'écran pour emmener son jeu sans avoir à l'interrompre. La démonstration est séduisante et Nintendo semble vouloir démontrer que la Switch permet d'emmener ses jeux vidéo partout. On voit aussi quelques titres: Zelda Breath of the Wild, annoncé depuis déjà un bail, mais également un Mario et un Mario Kart qui accompagneront peut-être eux aussi la sortie de la console. La vidéo de trois minutes ne dit pas grand-chose de plus. On ne sait par exemple rien de la puissance du joujou, élément important pour connaître sa compatibilité avec les titres de la génération actuelle de console.
Car ce qu'on ne sait pas non plus, c'est si cette console d'un nouveau genre réussira à réconcilier Nintendo avec les autres acteurs de l'industrie, notamment les grands éditeurs qui, depuis le virage de 2005, n'ont cessé de s'éloigner du japonais. Le principal grief : sur les consoles de Nintendo, les jeux qui se vendent sont surtout ceux signés… Nintendo. D'autant que la puissance du matériel proposé par la firme japonaise ne permettait pas jusqu'ici de simple portage des jeux tournant sur Xbox One et Playstation 4. Cet état de fait a conduit plusieurs grands noms (comme Electronic Arts) à abandonner très vite la Wii U. Seront-ils de retour pour la Switch ? On a vu dans cette courte vidéo des images de Skyrim (Bethesda, 2011) et de NBA 2K17, ce qui est plutôt rassurant. Electronic Arts et Activision font eux aussi partie de la liste des «partenaires» de la console, on attend donc de voir des annonces concernant la présence de FIFA et de Call of Duty sur la Switch.
Mais la principale interrogation concerne le concept lui-même. On a beaucoup expliqué l'échec de la Wii U par la complexité même de l'objet et la difficulté à faire comprendre simplement ce qu'il proposait. Pour la Switch, avec son écran qui ne sert à rien quand on utilise la télé, qui sert de télé quand on décroche les pads (qui peuvent se regrouper en un seul pad ou servir à deux joueurs) et de console portable quand on y clipse les bidules, ça risque de ne pas être simple.
Mise à jour 16h56 avec la liste des partenaires de la Switch