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Libération
On lâche rien

Les salariés d'i-Télé votent leur 18e jour de grève

Les grévistes attendent notamment la décision du tribunal sur un référé syndical, qui met en cause la direction pour le déménagement imprévu d’une partie des bureaux d'i-Télé le 22 octobre.
Rassemblement de soutien ce mardi aux salariés en grève d'i-Télé à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Le grand reporter d'i-Télé Guillaume Auda prend la parole. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
par AFP
publié le 2 novembre 2016 à 12h45

Les salariés d'i-Télé ont voté mercredi la poursuite de leur grève jusqu'à jeudi midi, pour un 18e jour consécutif d'arrêt de travail, par 78% des voix (92 favorables, 6 contre, 20 votes blancs), a annoncé un porte-parole des grévistes. Outre le départ de l'antenne de l'animateur vedette Jean-Marc Morandini, mis en examen «pour corruption de mineur aggravée», les salariés de la chaîne du groupe Canal+, qui doit co-diffuser jeudi le deuxième débat de la primaire de la droite, réclament une charte éthique, un projet précis et des moyens accrus.

Les grévistes attendent mercredi la décision du tribunal de grande instance de Nanterre sur un référé syndical, qui met en cause la direction pour le déménagement imprévu d'une partie des bureaux d'i-Télé le 22 octobre. Réalisé pour faire de la place à la rédaction de Direct Matin, le déménagement n'avait pas eu l'aval du comité d'hygiène et de sécurité de l'entreprise.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devrait pour sa part statuer jeudi après avoir été alerté par des salariés et des représentants syndicaux de la chaîne. Ils accusent le groupe Canal+ de violer plusieurs obligations prévues dans la convention i-Télé a conclue avec le régulateur, notamment en laissant son actionnaire intervenir sur son contenu éditorial et en mélangeant information et divertissement.

Mercredi matin, Arnaud Montebourg, candidat à la primaire organisée par le PS, a manifesté son soutien aux salariés de la chaîne d'info en continu, dénonçant «un problème de séparation, de manière générale, entre l'actionnaire et les journalistes». «Vous avez, aujourd'hui, un conflit dans lequel moi je peux parfaitement me déclarer solidaire des salariés qui se battent pour défendre leur indépendance. Cela fait partie d'un mouvement démocratique et, dans la république nouvelle que je souhaite fonder, il y aura des protections pour l'indépendance des journalistes», a-t-il indiqué sur Europe 1.

Ce soutien s'ajoute à celui de nombreux journalistes et personnalités qui s'expriment notamment sur Twitter sous le hashtag #JesoutiensiTELE.