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Libération
Éditorial

L’Internet mobile boosté par les pays émergents

publié le 4 novembre 2016 à 20h31

Cette fois, c’est officiel : l’Internet mobile (les tablettes et smartphones) va supplanter le fixe (le bon vieux PC). Selon l’étude publiée cette semaine par l’éditeur d’outils de mesure de l’audience Statcounter, la bascule a eu lieu au mois d’octobre. Cet indicateur révèle l’accélération de la globalisation de l’accès à l’Internet. En raison de leur sous-équipement informatique et dans le réseau téléphonique filaire, les pays émergents ont en effet zappé l’étape de l’Internet fixe. Avec pour résultat paradoxal que certains des usages les plus avancés de l’Internet sont déjà bien plus répandus dans ces pays qu’en Occident.

Les chiffres de Statcounter illustrent bien ce décalage : alors que le fixe représente encore 58 % des usages en ligne outre-Atlantique et 70 % en France - contre 23 % pour le mobile et 7 % pour les tablettes -, la proportion est déjà de 64 % en faveur du mobile en Afrique et en Asie et même de 75 % en Inde. Les virements via SMS et les applications de banque mobile sont déjà une réalité dans bon nombre de pays d’Afrique, là où ils émergent encore en Europe. Si Orange s’apprête à lancer sa banque 100 % mobile en 2017 dans l’Hexagone, c’est fort de l’expérience de son service Orange Money en Afrique (plus de 20 millions de clients). Un monde à l’envers, comme on le voit également en Chine, le premier pays au monde pour l’usage des messageries instantanées ou le m-commerce (commerce mobile). Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un Facebook, le plus mobile des «Gafa» qui tire 75 % de ses recettes publicitaires de la publicité mobile, cherche à s’inspirer de ce qui se passe en Asie pour l’importer dans la Silicon Valley : c’est désormais là que s’inventent en premier lieu les usages numériques de demain.