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Libération
Blocage

i-Télé: face aux ministres, la direction ne fait pas un pas

Canal et Vivendi à l'ère Bollorédossier
Reçus lundi par les ministres du Travail et de la Culture, les dirigeants de Canal + et de la maison-mère Vivendi n'ont rien lâché.
Manifestation des salariés d'iTélé le 4 novembre à Boulogne-Billancourt. (Photo Marc Chaumeil pour Libération)
publié le 14 novembre 2016 à 18h19

Au vingt-neuvième jour de grève au sein de la chaîne d'information en continu, les dirigeants de Canal+ et de sa maison-mère Vivendi ne lâchent rien. Reçus ce lundi par les ministres du Travail, Myriam El Khomri, et de la Culture, Audrey Azoulay, ils n'ont fait aucun pas en avant susceptible de satisfaire les revendications des journalistes. Devenu le point bloquant majeur du conflit, la double casquette de Serge Nedjar, directeur général et directeur de la rédaction d'i-Télé (et fidèle zélé de Vincent Bolloré), a été confirmée. Seule la promesse de nommer un adjoint issu de la rédaction a été renouvelée. Les hommes de Bolloré, premier actionnaire de Vivendi, n'ont pas livré le moindre nom de personnalité pouvant intégrer le futur comité d'éthique de la chaîne. Quant à la charte déontologique que la loi va bientôt l'obliger à adopter, la direction du groupe a renvoyé sa rédaction à la fin mai 2017, selon un participant à la réunion.

Côté gouvernemental, on a été supris par le manque de bonne volonté de Canal-Vivendi, en dépit d'une réaction officielle très policée. « Il y a une volonté de la direction de sortir de ce conflit. Il faut maintenant qu'il y ait des actes », a déclaré Myriam El Khomri. « On ne voit pas de sujet d'achoppement particulier qui pourrait coincer», a lancé à la sortie de la réunion le directeur opérationnel de Vivendi, Stéphane Roussel, affirmant que «le problème principal [d'i-Télé] est économique». Les demandes de la rédaction portent sur des questions éditoriales. En début de journée, les journalistes de la chaîne avaient voté la reconduction de la grève. Ils devaient de nouveau rencontrer leurs dirigeants dans l'après-midi.