Une semaine que les Franciliens suffoquent, coincés sous le nuage rouge des cartes d'Airparif. Une semaine que les parents disent à leurs enfants de ne pas trop courir à la récré. Une semaine que les gorges grattent, les yeux piquent. Le pic de pollution aux particules fines s'attaque à la santé de tous, aussi insidieusement que dangereusement. Et qu'ont fait les autorités ? Elles ont tergiversé. Pas la ville de Paris, certes, qui a pris illico les mesures de sa compétence et demandé vendredi à l'Etat de mettre en place «dès que possible» la circulation alternée. Refus du préfet de police, qui a remis en quelque sorte les compteurs à zéro au motif que la pollution avait baissé ce week-end, alors même qu'un nouveau pic était prévu pour lundi. Pourquoi avoir attendu mardi pour prendre enfin cette mesure, certes imparfaite mais jugée pour l'instant la plus efficace par Airparif, en attendant l'arrivée en janvier des vignettes Crit'Air - le 17 mars 2014, elle avait permis de réduire de 15 % les émissions de particules PM10 et de 20 % le dioxyde d'azote ? Mystère. Reste, ceci dit, à ne pas perdre de vue que les pics de pollution ne sont que la pointe émergée de l'iceberg : il est urgent de s'attaquer aussi, et surtout, à la pollution chronique, encore plus insidieuse et mortelle.
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