Il est 10 h 14, ce 7 octobre, quand le communiqué tombe dans notre boîte mail. Comme c'est vendredi, on fait déjà le sous-marin au bureau et on traînasse sur Internet en espérant trouver une façon d'occuper le week-end qui vient et passer au travers des gouttes de l'actu. Manque de pot, c'est le moment que choisit Vincent Bolloré pour faire un énorme fuck à la bien-pensance, à la morale, aux médias qui l'embêtent et surtout aux journalistes de sa chaîne d'info en continu. «Jean-Marc Morandini rejoint i-Télé», balance le texte, tellement court qu'il semble lui-même avoir honte de ce qu'il annonce. OMG. On croyait que l'animateur, mis en examen notamment pour corruption de mineur aggravée, avait été écarté de l'antenne qu'il devait rejoindre en septembre. Quelques jours plus tard, la rédaction, brinquebalée dans un grand n'importe quoi éditorial et stratégique depuis plus d'un an, se lance dans une grève qui durera trente-et-un jours. Et à la fin, c'est Bolloré qui gagne : la plupart des salariés sont partis, mais Morandini, lui, est resté.
i-Télé/ Le doigt d’honneur de Bolloré
publié le 30 décembre 2016 à 17h16
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