Menu
Libération
Alea jacta est

JO 2024 : l'heure du dépôt du dossier

Paris dépose ce vendredi sa candidature pour l'organisation des Jeux de 2024. Au vu des premiers pas de Donald Trump, peu conformes à l'esprit olympique, la position du concurrent Los Angeles devient sans doute plus difficile.
Le logo de la campagne officielle pour les Jeux dans la capitale, projeté en février sur l'Arc de triomphe. (Photo Lionel Bonaventure. AFP)
publié le 3 février 2017 à 17h47

Ne pas refaire les mêmes erreurs que pour les JO de 2012. Ce pourrait être le mantra du comité Paris 2024, qui dépose officiellement ce vendredi soir la candidature de Paris pour l’organisation des Jeux olympiques de 2024. Le comité présidé par Tony Estanguet et Bernard Lapasset va démarrer sa campagne de communication dans la foulée.

Slogan en anglais

Pour être choisi par le Comité international olympique (CIO) le 13 septembre prochain à Lima, les organisateurs français misent sur l'ouverture au «monde». «L'enjeu est d'adresser un message à l'international, nous ne devons surtout pas être centrés sur nous-mêmes», insiste Michaël Aloïsio, directeur général adjoint du comité Paris 2024. Teddy Riner, l'ambassadeur de la candidature parisienne, s'apprête à sillonner la planète pendant ces sept mois.

C'est une nouveauté : les trois mots qui composeront le slogan de Paris 2024 seront en anglais. Ils vont être dévoilés ce vendredi soir au musée de l'Homme et s'articuleront autour du thème du «partage». Cette devise dans la langue de Shakespeare se veut l'antithèse de «L'Amour des jeux», choisie lors de la campagne malheureuse pour l'organisation des JO 2012. «L'objectif est de convaincre les 87 membres du CIO et de s'adresser à ceux qui ne parlent pas forcément français», indique la direction de Paris 2024.

Pour l'emporter face aux candidatures rivales de Los Angeles et de Budapest, Paris compte sur la solidité de son dossier. Les organisateurs avancent que «95%» des infrastructures sont déjà prêtes. Toute la partie logistique qui comprend le transport, la sécurité et l'hébergement est bouclée. Le budget initial de 3,2 milliards a été rehaussé pour attendre 3,6 milliards d'euros. En cas de victoire, il restera à construire la piscine et le village olympique.

Enjeux autour de la politique Trump

Longtemps favorite, la candidature de Los Angeles souffre depuis l'arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis. Le décret anti-immigration promulgué à l'encontre de sept pays musulmans (Libye, Soudan, Somalie, Yémen, Iran, Irak et Syrie) plombe le dossier californien. Outre le fait de bafouer les valeurs des JO, la politique de la nouvelle administration américaine menace la libre circulation des athlètes et des spectateurs. Le maire (démocrate) de Los Angeles, Eric Garcetti, s'est d'ailleurs désolidarisé de la Maison Blanche et a qualifié sa ville de «refuge» pour les immigrés.

Pour Jérôme Gygax, spécialiste de la diplomatie du sport interrogé ce matin sur France Inter, le gouvernement Trump pourrait exercer une forme de pression sur les membres du CIO en revoyant à la baisse la politique américaine de soutien au comité olympique. «Si le CIO n'accorde pas les JO à Los Angeles, la nouvelle administration américaine pourrait aller jusqu'à l'utilisation du levier financier.»

La candidature de Budapest reportée

Si l'organisation de Paris 2024 se refuse à tout commentaire sur la situation internationale, le thème du «partage» choisi par le comité donne du relief à la candidature française par opposition à l'attitude et aux décrets pris récemment par Donald Trump. Quant à l'outsider Budapest, sa candidature est minée par un référendum d'initiative populaire contre le projet. Le dépôt de son dossier a été reporté.