Alors que PSA lorgne sur Opel, le PDG franco-libano-brésilien de Renault, Carlos Ghosn, va se mettre en retrait de Nissan pour se concentrer sur leur alliance, que Mitsubishi a rejointe en 2016. Après seize années passées à la tête du constructeur japonais, il quittera le 1er avril sa direction opérationnelle, qu'il cède à Hiroto Saikawa, co-PDG depuis avril 2016. La fin d'une période ouverte en 1999, lorsque Renault avait envoyé le «cost-killer» Ghosn au Japon pour redresser Nissan, en quasi-faillite. «Ghosn-san», comme on l'appelle dans l'archipel, où sa notoriété est sans pareille pour un patron occidental, a doublé les ventes de Nissan depuis 2001, pour atteindre 5,5 millions d'unités par an. L'ensemble Renault-Nissan-Mitsubishi a vendu 9,96 millions de véhicules en 2016, ce qui en fait le quatrième groupe mondial après Volkswagen, Toyota et General Motors. En renonçant à Nissan, dont il garde cependant la présidence du conseil d'administration, Carlos Ghosn va faire une croix sur l'essentiel de ses émoluments japonais, qui ont atteint jusqu'à 9 millions d'euros certaines années. Avec sa rémunération chez Renault (7,2 millions d'euros pour 2015), maintenue malgré un vote contraire des actionnaires, Carlos Ghosn était ces dernières années un des patrons automobiles les mieux payés au monde, très loin devant Carlos Tavares chez PSA (5,2 millions en 2015), mais derrière Mary Barra de General Motors (27 millions d'euros en 2015) et à quasi-égalité avec le PDG de Ford, Mark Fields (16,5 millions d'euros).
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