Le groupe de grande distribution Auchan, fondé en 1961 à Roubaix par Gérard Mulliez, est profondément une histoire de famille. Il avait vraiment fallu que le fils Arnaud ne fasse pas complètement l’affaire pour que le patriarche se tourne vers un neveu, Vianney, pour lui confier en 2006 la présidence du groupe.
Aujourd’hui, les conseils de surveillance de Auchan Holding et Auchan Retail voteront le départ de Vianney Mulliez et son remplacement par Régis Degelcke, présent depuis plus de trente ans chez Adeo, la branche du groupe qui chapeaute entre autres Leroy Merlin. Un tournant dans la gouvernance familiale Mulliez.
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Grosses enseignes
Dans son métier de base qu’est la grande distribution, Auchan est en plein examen de conscience. Ses super et hypermarchés marquent le pas avec un recul de plus de 50% pour les neuf premiers mois de 2016 et cette activité ne représente plus que le tiers de la valeur du groupe qui comprend de grosses enseignes à succès comme Décathlon ou Leroy Merlin. Vianney Mulliez avait porté le développement de la maison à l’international non sans succès. Dès 2015, la progression du chiffre d’affaires se faisait à l’étranger mais cette progression n’empêchait pas la chute globale du bénéfice.
Essouflement du modèle
A cette difficulté française s’est ajouté l’échec de l’opération de rapprochement avec Système U, menée par Vianney Mulliez et soldée par un échec à l’automne 2016. Mais tout cela s’inscrit dans un essoufflement du modèle de la grande surface telle que Gérard et ses concurrents l’ont inventé dans les années 60. Très impliqué dans le projet Europacity, mélange de commerces, de loisirs et de tourisme que le groupe veut développer sur 80 hectares à Gonesse (Val-d’Oise), Vianney Mulliez n’aura pas eu le temps pour démontrer que la solution est là.