On a vu passer ce matin le tweet en turc orné d'une croix gammée sur le compte d'Alain Juppé... Mais ce n'était pas un cas isolé de piratage, confirme Twitter : de nombreux comptes ont connu une intrusion à travers le monde.
Le compte Twitter d'Alain Juppé piraté en turc, croix gammée à l'appui... pic.twitter.com/F0ByrMMEUp
— Louis Hausalter (@LouisHausalter) March 15, 2017
Le compte d'Amnesty International, celui du ministère français de l'Économie ou de la BBC Amérique du Nord : ils ont tous affiché ce mercredi un message sur le référendum constitutionnel du 16 avril en Turquie, sur l'augmentation des pouvoirs du président. Cette attaque survient alors qu'Ankara est en plein bras de fer avec plusieurs pays, l'Allemagne et les Pays-Bas en tête, après l'interdiction faite à plusieurs ministres de faire campagne auprès de la diaspora turque pour le oui au référendum.
«Nous sommes conscients de problèmes ce matin touchant de nombreux comptes (...) Nous avons localisé la source rapidement, qui est limitée à une application tierce», a indiqué un porte-parole du réseau social. «Nous avons supprimé ses autorisations immédiatement» pour que cette application, Twitter Counter, ne puisse plus avoir accès aux comptes Twitter des internautes.
Twitter Counter est un outil des statistiques, permettant de mesurer le succès des messages postés sur Twitter et le comportement des «followers» qui suivent un compte. Ceux qui n'utilisent pas Twitter Counter n'ont pas été touchés par le piratage.
Twitter Counter a lancé une enquête sur l'origine du piratage, affirme son PDG Omer Ginor dans une déclaration à l'AFP : «Avant toute conclusion, nous avons déjà pris des mesures pour contenir de tels piratages sur les comptes de nos utilisateurs». Cette société établie aux Pays-Bas souligne qu'elle ne conserve pas les mots de passe des utilisateurs Twitter ni leurs données de carte bancaire.