«Affaire à suivre». C’est en résumé la position du ministère des Transports, après la décision des autorités américaines et britanniques d’interdire en cabine les appareils électroniques plus gros qu’un téléphone mobile. La mesure vise les compagnies effectuant des vols directs en provenance de neuf Etats considérés comme à risque. Les services de renseignement américains estiment que des groupes terroristes étudient la possibilité de se servir de ces objets pour y camoufler des explosifs afin de les déclencher lorsque l’appareil est en vol.
«Il semblerait notamment qu'Al Qaeda dans la péninsule arabique, et plus particulièrement sa branche au Yémen, travaille sur ce type de technique», précise un ancien des services français de renseignement interrogé par Libération. «La DGSE est donc consultée par le gouvernement pour fournir une recommandation en ce sens», poursuit-il. Pour l'heure, aucune décision n'a encore été prise, indique le cabinet du secrétaire d'Etat aux transports, Alain Vidalies.
Aujourd’hui, les appareils électroniques embarqués en cabine sont contrôlés, comme tous les bagages à main, lors du passage au poste d’inspection filtrage (PIF), juste avant l’accès à l’avion. La pratique est de demander de sortir tablettes et ordinateurs portables de leur étui afin qu’ils puissent être examinés de manière optimale par les machines à rayons X des aérogares. L’adoption de telles mesures de restrictions ne prend cependant pas en compte les passagers en correspondance. Ainsi, un voyageur en provenance d’Istanbul ou de Dubaï pourrait rejoindre New York en faisant une escale de quelques heures à Paris, sortir de la zone sous douane de l’aérogare, récupérer un ordinateur portable et prendre son deuxième vol vers les Etats-Unis. Dans l’état actuel du dispositif, il ne sera pas affecté par cette interdiction de transporter en cabine un ordinateur portable ou une tablette.