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Nucléaire

Royal sur Fessenheim : «C'est dit, c'est fait.» Vraiment ?

En publiant ce dimanche au «Journal officiel» le décret de fermeture de la centrale nucléaire, la ministre de l'Ecologie marque un coup mais n'accélère pas le calendrier.
La ministre française de l'Environnement Ségolène Royal à Paris, le 5 avril 2017. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 9 avril 2017 à 13h36

En publiant ce dimanche le décret actant l'abrogation de «l'autorisation d'exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont est titulaire EDF», Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, va-t-elle dissiper l'effet «promesse non tenue» ? Elle a en tout cas tweeté la publication de décret au JO, accompagnant cette information d'un énergique : «C'est dit c'est fait».

«Dit», c'est sûr. «Fait» ? Un peu moins. Le décret a beau sembler parfaitement clair, il est en fait assorti de conditions qui sont exactement celles qu'a obtenues Jean-Bernard Lévy, il y a trois jours à l'issue d'un conseil d'administration agité. A savoir, ne fermer Fessenheim que lorsque le nouveau réacteur EPR de Flamanville entrera en service. Soit 2019. Dans un tel calendrier, la promesse de campagne faite en 2012 par François Hollande de fermer la centrale avant la fin du quinquennat, apparaît comme pas du tout tenue, bien que cette fermeture soit actée pour la première fois. Effet paradoxal.

Le décret, qui en revanche est publié avant la fin du mandat présidentiel, change-t-il la donne ? Pas du tout, estiment les écologistes.Yannick Jadot a immédiatement qualifié sur Twitter le texte de «faux décret de fermeture» tandis que Cécile Duflot évoquait, par le même canal «un décret qui ne dit rien» et «un outil de communication "lunaire"».