Le Parc des expositions de la porte de Versailles, c’est cet ensemble de bâtiments géants dans lesquels vous avez un jour usé vos semelles pour arpenter le Salon du livre, le Mondial de l’automobile ou le Salon de l’agriculture. Et vous avez peut-être trouvé que cet assemblage de blocs de béton était assez laid.
Or, voilà que depuis un an et demi, le crapaud s'est transformé en prince charmant. La «métamorphose» du Parc des expositions, selon le terme qu'emploie son propriétaire, Viparis, le rend déjà méconnaissable. Depuis mai 2015, une première phase de travaux a consisté à donner au lieu une vraie place d'entrée, en cercle, et à refaire nombre de façades. Ont été plantés une quantité considérable d'arbres le long des allées, conformément au schéma directeur établi par le cabinet d'architecture Valode et Pistre. La verdure, ça fait toujours un effet fou.
Le Parc des expositions de la porte de Versailles est l'un des dix sites de ce genre que gèrent conjointement la chambre de commerce et d'industrie Paris Ile-de-France (CCIP) et le groupe d'immobilier commercial Unibail-Rodamco, réunis dans Viparis. Didier Kling, président de la CCIP, souligne que les deux gestionnaires ont prévu d'investir 500 millions d'euros sur la rénovation du site, «sans un sou d'argent public». Le tout sur dix ans, pour terminer en 2024, année éventuelle des Jeux olympiques.
Faire de Paris la «première ville mondiale pour les congrès»
Mais outre les espaces publics enfin dignes de ce nom, l'aspect le plus spectaculaire de cette première phase qui s'achève se situe dans le pavillon 7, grand édifice planté dans la perspective. Le voilà remanié en centre des congrès sur son dernier niveau par Valode et Pistre. «Nous voulons affirmer Paris comme première ville mondiale pour les congrès», a posé Didier Kling. Cette ambition nécessitait d'avoir l'outil pour la satisfaire.
Le dernier étage du pavillon 7 va donc accueillir une grande salle modulable dotée d'un éclairage naturel zénithal – une rareté dans ces lieux –, capable d'accueillir 5 800 personnes en grande salle plénière. L'étage peut recevoir 15 000 sièges modulables en 400 configurations. Ce n'est pas un auditorium car, affirme Michel Dessolain, directeur général de Viparis, «tous les congrès se font maintenant à plat».
Avec cet outil, Paris entend se positionner sur le marché mondial des très grands congrès (une vingtaine par an). Les gestionnaires de l’endroit rêvent ainsi d’accueillir le congrès mondial de cardiologie et ses 25 000 visiteurs. En attendant, le lieu affiche déjà complet jusqu’à fin 2020.