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FNSEA

Christiane Lambert, première agricultrice de France

L'éleveuse de porcs du Maine-et-Loire succède au céréalier Xavier Beulin, décédé brutalement il y a quelques semaines, à la tête de la FNSEA.
La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, le 13 avril 2017 à Paris. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 13 avril 2017 à 16h50
(mis à jour le 13 avril 2017 à 16h56)

Le suspense était modéré : elle était la seule candidate au poste. Ce jeudi, Christiane Lambert est devenue la présidente de la FNSEA à l’issue du vote du nouveau conseil d’administration de la plus puissante organisation syndicale agricole français. Réuni en congrès fin mars à Brest, le syndicat avait élu 69 membres venant pour les deux tiers des territoires, et pour un tiers des représentants des filières de production (céréaliers, éleveurs…) chargés de choisir leur leader.

C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste d’importance dans un secteur qui l’est tout autant dans l’économie française. Autre particularité : la quinquagénaire, jusqu’ici première vice-présidente du syndicat, est éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire avec son mari, alors que son prédécesseur à la tête de la FNSEA, Xavier Beulin, était céréalier dans la Beauce et agro-industriel de grande envergure, avec un profil fort décrié par ses détracteurs eu égard au mélange de ses activités syndicales et professionnelles.

«L’agriculture, un grand secteur économique»

Christiane Lambert assurait l’intérim à la tête de la FNSEA depuis le décès soudain en février de Xavier Beulin, qui en était le dirigeant depuis 2010. L’organisation agricole domine largement le paysage syndical du secteur. Lors des dernières élections aux chambres d’agriculture en 2013, il a obtenu 53,4 % des voix, contre 20,5 % à la Coordination rurale (droite), 18,5 % à la Confédération paysanne (gauche), et 1,5 % au petit Modef (ex-communiste).

Après son élection, la nouvelle présidente a tenu à saluer la mémoire de son prédécesseur. «Nous avons une pensée pour Xavier Beulin», a déclaré la nouvelle présidente. Promettant de poursuivre la ligne engagée par ce dernier : «Nous allons redonner des perspectives à l'agriculture et sortir d'une approche manichéenne alors que l'agriculture est souvent trop traitée sous l'angle d'un courant de société et pas comme un grand secteur économique.»

Les prochains chantiers de Christiane Lambert vont concerner, notamment, les négociations de la prochaine Politique agricole commune (PAC), qui s’appliquera à partir de 2020, et les élections aux chambres d’agriculture. Deux sujets de la plus haute importance pour un secteur en grande difficulté en France, notamment dans l’élevage.