Menu
Libération
Jeux vidéo

«Super Mario Odyssey», «Mario et les Lapins crétins», «Flip Wars»... on a essayé quelques jeux Nintendo à venir

Où Mario s'empare d'autres êtres grâce à sa casquette et où il se retrouve à coopérer avec d'insupportables lapins. Tout va bien chez Nintendo.
Capture d'écran d'une présentation de «Super Mario Odyssey» par Nintendo lors de l'E3 2017.
publié le 22 juin 2017 à 18h39

Une semaine après l’E3 de Los Angeles, le constructeur et éditeur japonais Nintendo a convié la presse française à poser ses mains sur plusieurs jeux présentés lors du plus grand salon annuel de l’industrie vidéoludique. Des sessions courtes, organisées dans la capitale, qui nous permettent de livrer quelques impressions en léger décalage avec nos confrères revenus de Californie.

Super Mario Odyssey (Nintendo, 27 octobre 2017)

Après le monumental Zelda : Breath Of The Wild, Super Mario Odyssey se laissait deviner comme le jeu le plus ambitieux de Nintendo pour la Switch. D'abord, et tout simplement, parce qu'il s'agit du nouveau Mario en 3D, ce qui constitue en soi un événement, quatre ans après Super Mario 3D World sur Wii U et vingt ans après le révolutionnaire (terme non galvaudé en l'espèce) Super Mario 64. Ensuite parce que de nos courtes sessions, on retiendra autant ce que l'on a pu voir et faire que ce que l'on n'a ni pu voir, ni pu faire.

Super Mario Odyssey se présente en effet comme un retour à la philosophie des épisodes Nintendo 64 et GameCube, avec de vastes niveaux à parcourir librement pour y trouver des lunes (à la place des étoiles ou des soleils). L'un de ces niveaux, par exemple, est un désert aux ambiances mexicaines, avec un village dont les habitants sont accablés par le fait que des blocs de glace sont apparus. Un autre, très troublant, consiste en une ville inspirée de New York où Mario croise des gens normaux, des humains quoi, ce qui fait s'interroger sur la nature réelle de ce personnage que l'on fréquente pourtant depuis plus de 30 ans.

Dans ces niveaux, Mario saute bien sûr, car c'est son habitude depuis toujours, d'ailleurs c'est fondamentalement ce qui constitue sa raison d'être. Mais il peut aussi, c'est la nouveauté de l'épisode, envoyer sa casquette pour prendre possession de certains êtres et objets (ce qui amène une autre question fondamentale : Mario est-il en fait possédé par sa casquette depuis le début ? Les joueurs n'ont pas encore tranché, Nintendo non plus). Ce qui pourrait apparaître sur le papier comme un simple artifice annonce peut-être, en fait, une remise à plat de la façon dont on joue à Mario similaire à celle opérée par Breath Of The Wild dans la série Zelda.

Le producteur du jeu, Yoshiaki Koizumi, soulignait d'ailleurs dans une interview récente avec GameInformer que Mario et Zelda «partagent de nombreuses racines communes et, de ce fait, la manière dont leur thème s'impose à eux et dont ils s'y adaptent est similaire». Dans Super Mario Odyssey, la liberté d'aller et venir et la variété des actions s'annoncent donc comme les maîtres mots de l'aventure, loin des niveaux contraints (ce qui n'enlève rien à leur génie) des épisodes Galaxy et 3D World. Ainsi, on peut dans le désert s'«emparer» d'un bloc de pierre portant des lunettes de soleil qui lui permettent de voir des plateformes invisibles. Mais ce bloc ne pouvant pas sauter, il faudra quitter son enveloppe minérale pour reprendre le contrôle de Mario et, la plateforme étant redevenue invisible, la parcourir de mémoire.

Super Mario Odyssey invite donc le joueur à déambuler à sa guise en se laissant surprendre par ce que le monde lui offre et ce qu'il lui dissimule. Le tout avec, est-il besoin de le préciser, la précision des contrôles et l'humour auxquels Nintendo a toujours habitué ses joueurs.

Mario + Lapins Crétins Kingdom Battle (Ubisoft, 29 août 2017)

Objet vidéoludique qui avait fait naître des craintes sur le papier, la rencontre de Mario et des (parfois insupportables, osons le dire) Lapins crétins sous la houlette d'Ubisoft avait finalement, lors de la conférence de l'éditeur à l'E3 de Los Angeles, réussi à susciter un grand élan de sympathie. Ce fut sans doute en grande partie grâce à la présence de Shigeru Miyamoto sur la scène, car cela signifiait que même développé et édité par Ubisoft, le projet avait bénéficié du regard sévère et juste du créateur de Mario, insoupçonnable de laisser se faire hors de chez Nintendo un projet massacrant son personnage. Et en plus grande partie encore grâce aux larmes du directeur créatif du jeu, Davide Soliani, au moment justement où il a reçu l'onction publique de Miyamoto.

Mais la sympathie venait aussi d’un fait simple : le jeu s’annonce franchement pas mal, ce que confirme notre prise en mains. Fidèle à une certaine tradition chez Nintendo (qui a adapté à sa sauce les jeux de course et de sports notamment, toujours avec Mario), il s’agit très simplement de la déclinaison dans le royaume Champignon, envahi pour l’occasion par des Lapins crétins, du genre appelé «tactical» : soit des jeux consistant essentiellement à déplacer ses personnages sur des cases dans des combats au tour par tour en élaborant des stratégies efficaces pour éliminer les ennemis en encaissant le moins de dégâts possible.

Et force est de constater que le jeu pourra sans doute constituer une très bonne entrée en matière pour les néophytes du genre (ce qu'est l'auteur de ces lignes), avec ses mécaniques simples mais que l'on intègre vite. Le tout dans un style graphique dont on aime (mais il déplaira peut-être à d'autres) l'aspect factice, presque plastique, à la manière du travail réalisé il y a plus de vingt ans par Square Enix sur Super Nintendo lorsqu'il s'est agi (une autre déclinaison) d'adapter Mario au genre du RPG avec Super Mario RPG : Legend of the Seven Stars.

Et aussi :

Fire Emblem Warriors (Nintendo/KOEI, Switch, automne 2017) : après Zelda dans Hyrule Warriors, c'est au tour de la licence Fire Emblem, au faîte de sa popularité en ce moment, d'avoir droit à sa déclinaison musô, du nom de ce genre de jeux consistant à taper sur des milliers d'ennemis pour le seul plaisir de se défouler – ce qui n'a rien de déshonorant (vidéo).

FIFA 18 (Electronic Arts, 29 septembre 2017) : le géant américain EA a bien compris l'intérêt commercial que peut avoir une version à emporter partout de sa série multimillionnaire, vu que FIFA est de ces jeux auxquels les fans (et ils sont nombreux) peuvent consacrer des centaines d'heures. Cette version Switch s'annonce nettement en deçà de ces semblables sur Xbox One et PS4 graphiquement, mais les sensations sont là, c'est bien l'essentiel.

Hey ! Pikmin (Nintendo, 3DS, 28 juillet 2017) : adaptation en 2D, pour la Nintendo 3DS et ses multiples déclinaisons XL et 2DS, de la série de jeux Pikmin. L'expérience s'annonce des plus sympathiques, sans avoir, c'est fatal, la profondeur qu'ont pu avoir les trois épisodes de ce jeu de gestion de bestioles multicolores parus sur GameCube, Wii et Wii U. Et puis, il est vrai aussi que les graphismes de la 3DS commencent à piquer un peu.

Flip Wars (Nintendo, Switch, été 2017) : décrit par Nintendo comme un mélange entre Splatoon et Bomberman. C'est assez juste et ça s'annonce potentiellement rigolo, à condition de n'être pas trop cher.

On n'a pas pu y jouer, hélas : Metroid Samus Returns (Nintendo, 3DS, 15 septembre 2017), remake par les auteurs de Castlevania Lord of Shadows du deuxième épisode de la série Metroid, sorti en 1991 sur Game Boy. Très appétissant.