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Libération
Merci de l'avoir posée

Nucléaire : pourquoi Nicolas Hulot veut-il fermer «jusqu'à 17 réacteurs» ?

Afin de réduire la part de l'atome dans la production d'énergie, le ministre de la Transition écologique a donné ce lundi un objectif chiffré des fermetures souhaitées d'ici 2025.
Le réacteur de Flamanville, en Normandie, le 16 novembre 2016. (Photo Charly Triballeau. AFP)
publié le 10 juillet 2017 à 17h14

Nicolas Hulot s'est engagé ce lundi sur RTL à fermer «peut-être jusqu'à 17» réacteurs nucléaires. Déjà, le 6 juillet, lors de sa présentation du «Plan climat», le ministre de la Transition écologique avait déclaré qu'il prévoyait de «fermer un certain nombre de réacteurs» dans le but de respecter la loi de 2015. L'objectif est donc aujourd'hui à peu près quantifié.

Mais à quoi correspond ce chiffre ? Actuellement, la production d'électricité est assurée à 75 % par le nucléaire en France. La loi de 2015 vise à ramener cette part à 50 %, soit une réduction d'un tiers de cette production. Dans un rapport de 2016, la Cour des comptes estime que cela «pourrait se traduire par la fermeture d'un tiers des réacteurs d'EDF». Soit une vingtaine sur les 58 encore actifs sur le territoire. La Cour précise que cela correspond à «l'équivalent de la production de 17 à 20 réacteurs».

L'institution cite également un rapport parlementaire de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qui va dans le même sens. Le document évoque «la fermeture de près d'une vingtaine de réacteurs en moins de dix ans, soit près de deux chaque année». Et ce seulement s'il y a «une stagnation de la consommation d'électricité pour les prochaines années». Nicolas Hulot a lui-même précisé qu'il serait en parallèle nécessaire de «baisser notre consommation et diversifier notre production».

Bas de la fourchette

Le nombre de 17 correspond au bas de la fourchette pour la Cour des comptes et constitue un minimum si l'on veut atteindre l'objectif fixé par la loi. Nicolas Hulot précise de son côté que les fermetures pourraient toucher «jusqu'à 17 réacteurs» : c'est donc un maximum pour lui.

Ce chiffre resté éloigné des 27 à 31 fermetures demandées par Greenpeace pour que la France respecte son engagement. Son directeur général s'est cependant réjoui sur Twitter qu'un objectif chiffré soit fixé par Hulot : «Ne boudons pas notre plaisir, c'est la 1ère fois qu'un ministre avance un chiffre. Maintenant, faire face aux lobbies et passer à l'acte !», écrit-il.

Par ailleurs, de nombreux experts jugent l'échéance de 2025 difficile à tenir pour réduire de 75 % à 50 % la part de l'atome dans la production électrique française. Vieillissant, le parc nucléaire français est confronté à de nombreuses incertitudes, surtout techniques, liées aux exigences de sûreté, et économiques, sur le montant et le rythme des investissements colossaux nécessaires pour prolonger la durée de vie des centrales.

Avant l'annonce de Nicolas Hulot, deux réacteurs devaient déjà être fermés sous le quinquennat d'Emmanuel Macron : ceux de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne du parc français. Cette décision a été prise dans les derniers jours du mandat de François Hollande, mais elle ne devrait être effective qu'au moment de la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), prévue pour l'instant en 2019.

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