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Libération

Combien coûterait cette révolution ?

publié le 12 juillet 2017 à 20h16

Libération a demandé à plusieurs reprises au ministère de la Transition écologique si l'objectif «zéro émission des moteurs» pouvait être chiffré. Le bonus accordé pour l'achat d'un véhicule électrique et l'installation de milliers de bornes de recharge devraient peser sur les finances publiques. «Aucune estimation n'est pour le moment disponible», répondent en substance les services de Nicolas Hulot.

Pourtant, la loi de transition énergétique a prévu l’installation de 7 millions de points de charge d’ici à 2030, dont 700 000 financés par les pouvoirs publics. Selon l’Association nationale pour la mobilité électrique, chaque unité coûte 30 000 euros, installation comprise, soit un coût total de 2,1 milliards. La répartition de cette addition entre l’Etat et les collectivités locales risque de générer des discussions plus aigres que douces.

De son côté, le Conseil général pour l'environnement et le développement durable (CGEDD), un organisme d'études placé sous l'égide du ministère de la Transition écologique, estime à 2,8 milliards l'installation d'une infrastructure de raccordement et sa maintenance pour 2 millions de véhicules électriques. Il précise, en outre, que l'exploitation de ces bornes est structurellement déficitaire. Si une recharge est facturée 2 euros au propriétaire d'une voiture, son coût véritable, avec l'amortissement de l'investissement et l'installation, est de 13 euros. L'Etat va en outre devoir financer un bonus écologique sur un nombre forcément à la hausse de voitures électriques et une «prime à la casse» afin d'encourager le retrait des véhicules diesels d'avant 1997 et de ceux à essence antérieurs à 2001.