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Libération
Au fil de l'eau

Entre Paris, Rouen et le Havre, 21 projets pour «Réinventer la Seine»

Les équipes lauréates du concours d'idées ont été dévoilées ce mercredi.
Sur les quais de Seine pendant Paris plage. ( © AFP Martin Bureau)
publié le 19 juillet 2017 à 17h59

De plus en plus fort. Après avoir été invités à «Réinventer Paris» (en surface et en sous-sol), puis à «Réinventer la métropole», les architectes et les investisseurs ont été conviés à «Réinventer la Seine». Le concours portait sur des sites à Paris et banlieue ainsi qu’à Rouen et au Havre. Les lauréats ont été révélés ce mercredi au Havre. 21 équipes ont été retenues sur les 72 qui avaient atteint la deuxième phase.

La règle du jeu est toujours la même. Les villes proposent au concours des lieux qu’elles possèdent ou dont elles ont la maîtrise, et place à l’imaginaire… Là où l’habitude voulait qu’un commanditaire fasse réaliser un projet précis à un architecte, un urbaniste ou un paysagiste, le processus s’inverse : à tous ces créateurs d’avoir des idées et le tri sera fait ensuite. Comme dans les précédents «Réinventer», les équipes comportent toujours un architecte mais aussi toutes sortes de professionnels de secteurs divers. L’archi n’est d’ailleurs pas forcément le mandataire de l’équipe (le chef, si l’on préfère).

Telle qu'on la lit dans le dossier du concours, la philosophie de cette édition fluviale est simple : «Sur, à côté et au-dessus de l'eau, des projets avant-gardistes vont émerger pour incarner autant de possibilités de vivre autrement avec le fleuve.» Les autorités portuaires des trois villes ont veillé au grain pour que les résultats ne partent pas trop dans le délire. Mais le résultat est quand même bien varié.

Trempette

Certains projets jouent l’efficacité et le sérieux. Ce sont ceux qui mélangent logements, hôtellerie, lieux de travail partagé et autres aménités urbaines mais aussi l’agro-écologie (Manufacture de l’Ourcq), la logistique (En Seine !) ou le recyclage (Plateforme fluviale multimodale).

D'autres se veulent des unités de production surprenantes, comme la Brasserie Barge, qui entend produire de la bière et la livrer par voie fluviale, ou encore le rigolo Moulin Seine, qui prévoit de planter une boulangerie-pâtisserie au port des Invalides à Paris, et «articule pertinemment les fonctions boulangerie et croisière». Dans cette catégorie, on peut aussi cité Fluctuart, «premier centre d'art urbain flottant» et, à Rouen, un ancien chai à vin reconverti en casino.

Enfin, comme on est quand même proche de l’eau, plusieurs projets proposent d’y faire trempette avec diverses solutions de bassin (L’Atelier de l’Arsenal, l’Arche). Ou, au Havre, de la survoler avec un ponton habité (Rêver).

C'est l'architecte Antoine Grumbach, sans doute fin lecteur de Jacques Attali, qui avait proposé en 2009 un «Grand Paris jusqu'à la mer». Depuis, les trois ports ont créé un GIE (groupement d'intérêt économique) baptisé Haropa, pour exploiter le transport de marchandises par voie fluviale. Pour rêver, il fallait sans doute quelque chose d'un peu moins technique.