Menu
Libération
Inavouables

J'ose aimer… Céline Dion, j'ose détester… «Friends»

Chaque jour de la semaine, les passions et les haines honteuses de la rédaction de «Libération».
Céline Dion à Nice, le 20 juillet 2017. (Photo Denise Truscello. AFP)
publié le 31 juillet 2017 à 18h36
(mis à jour le 31 juillet 2017 à 18h36)

Illégitime défense

Tout pour Céline

Céline Dion et ses «marabouts d'Afrique» ont bercé ma tendre enfance, mon adolescence et aujourd'hui encore ma vie d'adulte. C'est ma madeleine de Proust à moi. Fredonner Pour que tu m'aimes encore me file la chair de poule. Chaque fois, c'est la même rengaine. Comme une fan de la première heure, je m'époumone sur ce titre cultissime de l'album fabuleux D'eux paru en 1995 (pardon pour les superlatifs), totalement prête à me faire «nouvelle pour que le feu reprenne». Voyez en soirée, l'harmonie «dionnesque» opère comme par magie. Les ennemis d'hier prêts à se réconcilier, les amoureux transcendés et les amis plus que jamais soudés. La relation entre Céline et moi a connu un nouveau tournant lors de notre «rencontre», certes distante, à Paris-Bercy en juillet 2016. Tout en émotion, évoquant les enfants, Rénééé parti dans les cieux et qui vraisemblablement s'amuse du nouveau statut de modeuse de sa dulcinée récemment shootée par Vogue. «My heart will go on», Céline.

Légitime défonce

Rien pour «Friends»

«I'll be there for youuuu…» Ce satané générique résonne encore dans ma tête comme hier. Au début des années 90, je m'acharnais à mater Friends, cette sitcom érigée en phénomène du cool, affalée dans mon canapé, Pépito en main, en rentrant du collège et plus tard du lycée. Aujourd'hui, ça me file une espèce de rictus facial signifiant «pitié pas ça». Je me demande par quel miracle je n'ai pas balancé le tube cathodique du premier étage du pavillon rien qu'en écoutant «tu pues le chat» de Phoebe «la nasillarde», ou les fameux rires en bruit de fond. Ça marche pour Benny Hill, le maître dans l'art de l'absurde, pas pour Friends et ses blagues qui me laissent coite. Jamais je ne me suis identifiée à cette bande de six jeunes blancs-becs qui flemmardaient toute la sainte journée, comme dirait Gérald de Palmas, au fameux Central Perk. Je me demande quand ils bossaient. Sans parler de la production qui n'a cessé de nous bassiner avec pour (presque) seule et unique intrigue : Rachel et Ross vont-ils finir ensemble ?