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Bois

Incendie : éteindre les peurs

Face à des normes de sécurité plus strictes, le secteur du bois assure avoir des solutions.
publié le 15 août 2017 à 19h36

Depuis l'incendie de la tour Grenfell, qui a fait 80 morts à Londres le 14 juin, l'idée de tours en bois devient plus difficile à défendre. Le bois brûle, vient rappeler l'idée reçue la plus courante. Ces constructions sont-elles réellement plus dangereuses ? Joël Kruppa, membre de la commission sécurité chez Adivbois (Association pour le développement des immeubles à vivre en bois) et expert auprès de la cour d'appel de Versailles, souligne que des solutions ont déjà été mises en œuvre dans ces constructions : parements en bois protégés par des plaques de plâtre, matériaux intumescents (qui gonflent pour éviter la propagation du feu), installation de systèmes d'arrosage à haute pression qui se déclenchent sous l'effet de la chaleur. Il évoque également les «mesures constructives» à mettre en œuvre pour que le feu ne se propage pas entre le plancher et la cloison. Le but est «d'atteindre le même niveau de sécurité qu'avec les constructions en acier».

Suffisant pour rassurer ? L’incendie de Londres a déjà provoqué une remise à plat des réglementations françaises, pourtant réputées très sûres. Sur les immeubles de grande hauteur, elles ont fait leurs preuves et aucun événement grave n’a été recensé en France. Mais les experts estiment quand même qu’il faudrait prévoir un dispositif spécial pour les constructions de 28 à 50 mètres de haut. Péché véniel quand on compare à la situation anglaise, dans laquelle les mesures de sécurité anti-incendie sont laissées au libre arbitre du propriétaire ou du maître d’ouvrage. Dans le cas de la tour Grenfell, ce sont les économies sur la mise en œuvre de la rénovation à l’extérieur qui sont en cause. L’incendie s’est propagé dans une isolation par l’extérieur qui n’avait pas été compartimentée.