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Inavouables

J'ose aimer... Stéphane Plaza, j'ose détester... la drogue

Chaque jour de la semaine, les passions et les haines honteuses de la rédaction de «Libération».
Mai 2015. (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 15 août 2017 à 19h36

Illégitime défense

Stéphane Plaza

Derrière son air benêt, il est la seule réjouissance de notre dimanche. Le rituel est le même : au pied de notre canapé, les restes d'un fast-food à peine terminé, les mains dans le short, on observe les images défiler sur la télé. Jusqu'à la rediffusion de Recherche appartement ou maison sur M6. Une émission ou des Français en quête d'un bien à acheter se font conseiller par des agents immobiliers (dont Stéphane Plaza à Paris). Une heure durant laquelle on rit grassement, et on se projette dans la situation des futurs acquéreurs. Quand vient le moment du choix, on se surprend à beugler : «Mais non, pas celui-là ! Le T3 avec terrasse était exposé sud-ouest et avait une belle hauteur sous plafond. Le con !» Un jour, alors qu'on cherchait un appart à Paris, on a hésité à participer à l'émission. Avant de se dire qu'il était plus raisonnable d'aller voir Plaza au théâtre. Spoiler : on a eu peur de croiser une connaissance, mais on a trouvé ça bien.

Légitime défonce

A droga basta

Un jeune homme se colle à notre oreille pendant un concert en extérieur et susurre : «Tu cherches pas du LSD ?» On lui répond que, puisqu'il est 15 heures, qu'on est dimanche et qu'on n'a aucune envie de voir des éléphants danser la macarena, on va continuer à siroter notre bière tranquillement. Lui poursuit comme un vendeur de valises : «Bon OK. Cocaïne ou MD non plus ?» Ce que notre ami dealer ne sait pas, c'est que depuis ce space cake avalé, ado, et les heures d'hallucinations qui ont suivi, la drogue, c'est hors de question. Trop peur de perdre le contrôle ou de rester bloqué. On aime se pavaner en soirée avec un air détaché : «L'alcool me suffit.» Depuis quelques mois, à chaque moment festif, on nous en propose de toutes les couleurs. Et en plus de ne pas vouloir les ingérer, il faut gérer les câlins et baisers d'amis sous MDMA, les consommateurs qui passent leur soirée dans la salle de bains à prendre de la coke ou même les rails de kétamine lors d'un repas d'anniversaire un mercredi à 22 heures sur une biographie de Kersauzon. Alors que nous, on n'en est qu'à notre huitième verre.