A quoi sert Google Home, le nouvel assistant domestique qui est avant tout une enceinte qui répond quand on lui parle ? Selon Raphaël Goumain, directeur marketing de Google France, lors de la soirée de lancement organisée mardi à Paris, «Google Home permet de simplifier le quotidien, parce qu'on est moins accaparé par son smartphone. La commande à la voix, ça permet de mieux profiter du moment présent».
Là, on a un peu voyagé dans le temps. Et pas dans le bon sens. En 2013, nous avions essayé le Google Glass, le serre-tête de réalité augmentée. Le démonstrateur avait alors pointé l’intérêt social de ne plus avoir à sortir son téléphone pour consulter ses SMS. Les limites technologiques ont sûrement joué, mais c’est bien son inutilité flagrante qui a causé sa perte. Pourquoi s’encombrer d’un objet moins performant pour se libérer d’un autre dont l’usage est devenu machinal ? C’est ce même paradoxe qui handicape Google Home. Sans écran, il ne peut que transmettre des informations très limitées. Et sur toutes les applications, il se révèle moins pertinent que le plus basique des smartphones.
Au-delà de l’effet «waouh», Google Home est donc… une enceinte connectée. Avec ce petit plus qui peut finir par être un poil angoissant : elle nous écoute. Même sans tomber dans la paranoïa, sa présence est pesante. Il est bien sûr possible de désactiver le micro, mais on remarque alors un choix de design contre-intuitif : c’est lorsqu’il est inactif que Google Home se fait remarquer par quatre leds allumées. Lorsqu’il écoute, tout est éteint. Comme s’il voulait se faire oublier. On va peut-être le débrancher. Juste pour être sûr.