En 2018, le budget du ministère de l'Agriculture va augmenter de 2%, à 5,23 milliards d'euros, par rapport à l'exercice 2017. C'est l'annonce essentielle qu'il faut retenir de la présentation de Stéphane Travert, successeur de Stéphane Le Foll, ce midi, rue de Varenne, qui a martelé : «Je souhaite remonter l'image de la ferme France. Et accompagner une profonde transformation agricole pour un accès à une alimentation toujours plus saine et durable.»
«Notre action s'inscrit dans une vision européenne, avec une sécurité et une souveraineté alimentaire, a défendu le ministre. Nous souhaitons une agriculture plus responsable. La politique agricole commune (PAC) doit redonner de la vitalité aux territoires ruraux en protégeant et en accompagnant.»
«Mieux rémunérés»
Critiqué par des acteurs du bio, après sa décision de mettre fin aux aides aux agriculteurs installés du secteur pour donner la priorité aux exploitations en conversion, Stéphane Travert a réaffirmé son «soutien aux autres modes de production» que l'intensif. «J'ai lancé un appel aux industriels pour que les producteurs bio soient mieux rémunérés», a rappelé le ministre, tout en rappelant «la prorogation du crédit d'impôts bio au-delà de 2017».
27,8% du budget 2018 de l'Agriculture sera consacré à l'enseignement technique agricole et 6,6% à l'enseignement supérieur et à la recherche agricoles. «98% des jeunes sortant d'une formation trouvent un emploi à l'issue de cette dernière», a précisé le ministre. En outre, un fonds pour financer d'éventuelles crises a été provisionné.
Pour le reste, et dans le détail, 37,3% de ces 5,23 milliards d'euros seront dévolus à la «compétitivité et durabilité de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la pêche», 12,5% au soutien des politiques de l'agriculture, 10,6% à la sécurité et la qualité sanitaire de l'alimentation et enfin 5,2% à la forêt.
Soutien à la politique agricole commune
Dans la présentation du budget 2018 de son ministère, Stéphane Travert a dégagé trois priorités. La première concerne le soutien à la PAC. «Les mesures agro-environnementales et climatiques, ainsi que les aides à l'agriculture biologique sont préservées, à hauteur de 81,4 millions d'euros, dont la moitié pour le bio, a détaillé Stéphane Travert. La dotation aux jeunes agriculteurs est confortée au niveau de 2017, soit 38,4 millions d'euros en autorisations d'engagement, niveau qui avait alors été réévalué pour tenir compte de la suppression des prêts bonifiés.»
En outre, les dispositifs de soutien aux investissements dans les exploitations sont dotés de 71 millions d'euros. «Ils permettront d'accélérer l'adaptation des outils de production, en complémentarité avec les autres financements publics.» Enfin, pour le ministère, l'ensemble de ces dispositifs bénéficie d'une «forte augmentation de crédits de paiement», à 533 millions d'euros contre 423 millions d'euros en 2017 (+26%), qui «permettront d'achever le rattrapage des retards de paiements PAC».
«Tenir le calendrier»
Pour ce faire, le ministre a annoncé son intention de faire appel à 300 vacataires pour instruire les dossiers d'aides de la PAC et ainsi «tenir le calendrier» de versement aux agriculteurs des aides en retard. En revanche, les effectifs du ministère perdront 225 équivalents temps plein (hors enseignement et hors sécurité sanitaire qui restent à effectifs constants), pour «contribuer à l'effort de réduction des dépenses publiques».
La deuxième priorité présentée concerne la «capacité à prévenir à réagir face aux risques sanitaires et agricoles». Ce qui représente, selon le ministère, un budget en hausse de 12%, à 554 millions, «hors dépenses de personnel». Enfin, la troisième priorité concerne la formation des jeunes et l'innovation, avec des crédits de paiement en hausse de 2,9%.