C'est le premier livre consacré à un homme qui a longtemps fait des affaires sous le radar médiatique. Mais à 54 ans, Patrick Drahi ne peut plus se cacher. Ces trois dernières années, il a transformé sa petite boutique, Altice, en géant mondial des télécoms et des médias. Patrick Drahi, l'ogre des Networks (L'Archipel, sortie le 25 octobre) est une enquête documentée et sans complaisance, malgré la fascination certaine de l'auteure pour l'aventure entrepreneuriale de Drahi. Elsa Bembaron, journaliste au Figaro, retrace le parcours de ce fils de profs de maths, des Français juifs d'Algérie, né à Casablanca. Plus que l'histoire récente des rachats en série, on découvre les débuts, mal connus, du polytechnicien : comment il rachète tous les réseaux de câble de France, comment il fait fortune, comment il en engloutit une bonne partie dans la bulle internet… Drahi est croqué en homme pressé, poussé très jeune par sa vision dynastique et son désir de s'enrichir - ce qu'il assume sans complexe face à l'auteure. Etudiant, il a ainsi trois objectifs : «rouler en BMW avant 30 ans, gagner 50 000 francs par mois avant 40 et avoir suffisamment d'argent à 50 pour que les intérêts générés par capitaux accumulés représentent le salaire de Jacques Calvet, le PDG de Peugeot-Citroën dans les années 80», soit l'équivalent de 335 000 euros aujourd'hui. Gagné : son patrimoine est estimé à 12 milliards d'euros.