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Libération
A la barre

L214 : deux militants condamnés à payer 1 000 euros d’amende

Les activistes de l’association de défense de la cause animale avaient dissimulé illégalement des caméras dans un abattoir des Yvelines pour dénoncer les méthodes d'étourdissement des porcs/
En 2016, lors de la manifestation à Paris de l'association L214 contre la maltraitance des dans les abattoirs français. (Photo Albert Facelly pour Libération)
publié le 9 octobre 2017 à 17h51

«Violation de domicile», oui. «Tentative d’atteinte à la vie privée», non. C’est ce que le tribunal correctionnel de Versailles a décidé, ce lundi, en condamnant deux membres de l’association L214 – qui a publié depuis 2013 plusieurs vidéos choc montrant des dysfonctionnements dans des abattoirs français – à une amende de 6 000 euros, dont 5 000 avec sursis. Les deux militants du bien-être animal avaient caché, en fin d’année passée, des caméras dans un abattoir des Yvelines pour dénoncer les méthodes d’étourdissement des porcs. Une peine de 15 000 euros, dont 10 000 avec sursis, avait été requise contre eux le 4 septembre par le parquet.

Le 12 décembre 2016, les deux activistes – le cofondateur de L214 Sébastien Arsac et un militant bénévole – avaient donc dissimulé des caméras dans l'abattoir, notamment sur une nacelle descendant les cochons dans le puits où ils sont étourdis au CO2 avant d'être saignés.

L’association s’était intéressée à cet abattoir, le dernier d’Ile-de-France, après un signalement par un lanceur d’alerte pour ses supposés manquements – des manquements néanmoins jamais relevés par les services vétérinaires. Las, trahis par la chute d’un de leurs appareils-espions, les deux militants avaient été interpellés le lendemain alors qu’ils venaient récupérer leur matériel.

Devant le tribunal correctionnel de Versailles, les prévenus ont reconnu les faits, tout en les estimant «justes». Depuis, L214 a diffusé d'autres vidéos tournées dans cet abattoir, qui entendent montrer la souffrance des animaux. «L'étourdissement des porcs au CO2 avant saignée est légal», pour l'association, qui demande néanmoins son interdiction. «C'est une méthode systématiquement longue et douloureuse», avance L214.

A noter que l’abattoir, qui réclamait 215 000 euros de dommages et intérêts, a été débouté de sa demande. Les avocats des deux parties ont indiqué qu’ils allaient consulter leurs clients sur un éventuel appel.